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    Souhayl.

    CHRONIQUE : L'éducation scolaire à rebours
    par Souhayl. A

    Confucius a dit un jour que « Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l'éducation ».
    Il est une vérité qui ne peut être niée : la façon de vivre de chacun et l'environnement proche dans lequel l'on évolue ont une influence réelle sur notre mode de pensée. L'éducation scolaire, résolument épurée de toute référence à la spiritualité, ne joue désormais plus le même rôle qu’indique son nom; elle se résume aujourd’hui à une assimilation/digestion d’un « savoir » purement scientiste destiné à asservir un mode de vie superficiel et une idéologie toute matérialiste.

    En prenant soin d'écarter de l’éducation scolaire toute référence à la religion, comme s'il y avait là un frein ou un obstacle pour le développement des capacités intellectuelles de chacun, l’homme moderne l’a vidée de toute sa substance qualitative. Il l’a simplement confinée à n’être plus qu’un savoir profane délivré dans un schéma bien précis, dont le but ultime est le formatage des esprits, pour en faire les recrues d’un système qui ne voit en l’homme qu’un agent économique que l’on appelle vulgairement « le consommateur de base » ou le « ménage ».

    Bien que l'éducation dont nous voulons parler ici ne soit pas le fait que de l'école, celle-ci par son organisation actuelle et par la structuration de la société moderne y contribue fortement, mais pas dans le sens approprié des choses ni de la façon la plus adéquate comme cela devrait être le cas dans toute civilisation normale. La résultante de cette instruction déviée de sa nature première est que l’homme d’aujourd’hui, arrivé à l’âge adulte, n’exprime guère plus que l’ignorance et la sottise. Il vit et pense dans un monde bercé par le matérialisme et le sentimentalisme et n’est qu’un esclave prisonnier entre deux pôles qui sont le travail et la consommation; il est devenu areligieux et a totalement oublié sa mission sur Terre.

    Or cet état d’esprit est étroitement lié à l’éducation déficiente à proprement parler que reçoivent les hommes d'aujourd'hui au cours de leur jeunesse, cela est une évidence; qu’elle soit prodiguée par les parents, la société ou par le système éducatif de l’école privée ou publique, cette éducation ne remplit plus le même rôle qu’autrefois.

    Ces établissements éducatifs, ont depuis fort longtemps perdu leur réel objectif qui était d’instruire des êtres réfléchis, mais également capables de conjuguer leur éducation spirituelle transmise par leur entourage proche et le savoir pratique utile à la vie courante, qui leur est délivré par la société, la collectivité ou la nation. Or, les soi-disantes « élites » de demain, qui sortent actuellement du système éducatif moderne sont exclusivement centrées sur le temporel et éloignées de toute spiritualité, elles s’y opposent même inconsciemment par les habitudes mentales qu’elles ont acquises durant leur scolarité et cela dès leur plus jeune âge (il est plus qu’évident que l’enseignement primaire et secondaire que reçoivent les enfants forment leur esprit futur plus que n’importe quel autre enseignement reçu plus tard). Dès lors on pourrait se poser la question du but recherché in fine par la gouvernance étatique pour mettre en place et imposer une telle éducation ?

    De plus, pour un élève ou un apprenti, la nature qualitative du futur métier à apprendre, le savoir en lui-même n’a plus aucune importance ; seule l’habilité pratique qu’il aura acquise durant son parcours scolaire compte réellement dans la mesure ou celle-ci sera utilisée plus tard uniquement à des fins industrielles, technologiques ou autres. Arrivés à ce point précis, nous pouvons dire sans hésiter que tous ceux qui sont sortis intellectuellement indemnes d’un tel système sans être mentalement atteints sont véritablement des miraculés.

    Aussi, la direction vers laquelle les scientistes d’aujourd’hui s’efforcent de conduire l’humanité en érigeant la science profane en véritable religion ressemble à un corps sans tête ou à un aveugle dépourvu de sa canne, fonçant droit vers un mur. C’est d’ailleurs par cette obstination à rabaisser la science à son niveau le plus bas, et de ne pas la prendre pour ce qu’elle est réellement : une porte vers la Vérité, que beaucoup de maux qui secouent la Terre ont lieu de nos jours (destruction progressive du climat et de l’écosystème, épuisement des richesses terrestres…).

    Au regard de ces considérations, a-t-on encore la possibilité de redresser l’éducation proposée à nos enfants pour qu’elle ne puisse plus s’opposer au spirituel mais s’y conformer pleinement ?

    D’un autre côté, le progrès matériel est devenu le leitmotiv principal de toute « innovation » scientifique à un tel point que les espérances qu’il fait naître chez les gens sont exclusivement économiques et matérialistes. Mais le plus fâcheux, c’est que cet état d’esprit engendré par ces modes de pensée purement rigides, semble gagner du terrain et envahir même les peuples chez qui l’esprit religieux était jusqu’alors fort présent il y a pas très longtemps de cela.
    Dans une imitation aveugle (Taqlid el-a'ma) de tout ce qu'il y a de décadent dans la modernité, ces populations adoptent maintenant volontiers les mêmes schémas de pensée que les occidentaux comme s’il y avait là un moyen subtil de les faire sortir de l’ombre à la lumière ! Pour appuyer ces propos il suffirait d’observer les musulmans vivants en Occident, dont une bonne partie sont aujourd’hui oh combien détachés de leur tradition d’origine. Au contact de la société libérale et du système éducatif laïque, ils se sont complètement sécularisés, au point de ne garder de musulman que le nom ou de simples bribes de coutumes ethniques (1).

    Si certains de ces individus ont fait volontairement le choix de tirer un trait sur la religion à un moment donné de leur vie, dans d’autres cas les parents sont directement responsables de cet état de fait. En voulant à tout prix affranchir leurs enfants le plus possible de ce qui touche à l’ordre religieux, pour faciliter soi disant leur « intégration », ces derniers n’ont réussi qu’à les éloigner de ce que leurs ancêtres se sont efforcés de conserver à tout prix. Autrement dit, ces parents d’ascendance musulmane, qui se disent être à la fois modernes, traditionnels et « fiers de leur origine » (ce qui est en soi-même une pure contradiction), pensaient-ils qu’en laissant leurs enfants en l’absence d’un réel bagage spirituel, aux mains d’un système dévoué entièrement à la négation de toute forme de mystère, qu’ils arriveraient à faire perdurer en eux l’esprit religieux qui fût autrefois le trésor spirituel gardé précieusement par leurs grand parents ?

    Il ne serait pas hors de propos d’ajouter ici que l’envahissement occidental par les médias, l’art ou la « culture » déforme aussi les mentalités et entache les « cœurs », il s'agit là d’une réalité que personne ne saurait contester. De nos jours, l’influence occidentale ne s’arrête pas aux confins de l’Europe ou de l’Amérique, elle dépasse même toutes les frontières géographiques. Au Maghreb par exemple, on ne se contente plus de « vivre à l’occidentale », on adopte désormais des habitudes et des modes de pensée identiques à ceux de l’Occident, même si ces derniers sont vicieux (la diffusion rapide du tabac, de l’alcool et du libertinage dans les sociétés arabes ne sont que des exemples parmi d’autres que l’on pourrait citer ici). Comment ne pas s’étonner alors de voir les générations nouvelles de musulmans renier progressivement la spiritualité et même abandonner irrémédiablement toute démarche contemplative ou toute démarche intérieure amenant une réflexion profonde sur des principes d’ordre supérieur ?

    Dans une civilisation spirituelle comme le fut la civilisation musulmane à son apogée, on ne distinguait aucunement le temporel du sacré, puisque le premier trouvait sa raison d'être et le but de son expression dans le second.

    Souvent délivrée par le passé dans des centres de savoir comme les auqâf (2) de Cordoue la musulmane, l’éducation scolaire de cette époque pas si lointaine remplissait un rôle tout autre que celui que l'on lui assigne de nos jours; loin d'être l'exclusivité du domaine profane, elle était en adéquation parfaite avec la « révélation » et été souvent considérée comme un miroir reflétant les données de l'au-delà.

    De façon plus globale, le souci de l'éducation scolaire moderne renvoie vers des questions non également négligeables qu'il convient de traiter aussi sans complexe, comme celles de l'objectif de la science ou de la conformité de l'éducation en général avec la religion. Si de telles interrogations ont lieu d'être de nos jours, il faut savoir qu'en terre d'islam ce ne fut nullement le cas dans le temps, car l'éducation musulmane accordait une place centrale à la « révélation ». Cette dernière loin de mépriser la science (il est inutile de rappeler ici qu'en islam il n'existe pas d'équivalent de l'affaire Galilée), elle la remet à sa véritable place qui doit être ni plus ni moins qu'un tunnel conduisant à la Vérité ultime; elle ne va jamais jusqu'à en faire un idéal à rechercher ou un principe supérieur à atteindre, comme c'est le cas en Occident.

    Nous n’avons pas l’intention de nous étendre davantage ici sur les avantages de l’éducation religieuse (nous aurons l’occasion de revenir sur ce point dans une autre chronique), mais pour complèter sommairement les considérations énoncées plus haut, nous ajouterons que l’islam enseigne que la vraie éducation, qu'elle soit scolaire ou autre, est avant tout celle qui transcende les êtres et qui les incite à ne point perdre de vue l’Objectif final. C’est aussi celle qui manque à tout ignorant pour reconnaître qu'il n'y a de véritable savoir que par Dieu : « Il ne vous a été donné certes que très peu de science » enseigne le Coran. A partir de cet angle de vue le prophète Muhammad (PBSL) lui même a encouragé la science en affirmant il y a plus de 1400 ans auparavant que « les savants sont les héritiers des prophètes » ou que « l'encre du savant est plus précieuse chez Dieu que le sang du martyr » (rapportés par al-Boukhari).

    Armé donc du véritable Savoir le musulman pourra sans peine se poser les bonnes questions quant à la compréhension du monde dans lequel il vit, de sa mission sur Terre, et de son rôle en tant qu’être humain complet et intègre. En partant de ce point de vue, il est plus clair que la vérité l’emportera forcément sur l’erreur, qu’en assimilant bien les préceptes fondamentaux de l’islam, on ne se permettrait jamais de vendre son âme au diable en se conformant uniquement avec la vie d’ici-bas ou en accordant une place aussi médiocre à la religion dans sa vie de tous les jours, avec toutes les illusions éphémères et subtiles que celle-ci offre ; car il n’est que trop vrai de nos jours de dire que « le plus grand tour que le diable ait pu inventer, c’est celui de faire croire qu’il n’a jamais existé ».

    (1) L'imitation aveugle de l'Occident par le biais de la mode, la culture ou l'art, si visible au Maghreb ou dans le Moyen Orient musulman, n'est ni plus ni moins qu’un désir d'ostentation et de différenciation qui lui-même est une forme d’extériorisation de la sottise et du narcissisme qui anime tant cet homme des fins des temps, qui est prêt à tout pour acquérir cette nouvelle noblesse qu'est le label « moderne » ; quand la « lettre » n’agit plus sur l'intériorité et l'esprit, l'image et l'apparence prennent le relais pour le faire sur l'extériorité et le corps.
    (2) Al-Wakf en islam est une fondation érigée à la façon d'un complexe uniforme où la mosquée été souvent annexée à d'autres bâtiments comme les hôpitaux ou les écoles (medersas). Ses édifices tendaient volontairement par leur disposition architecturale à l'unité exprimant ainsi le principe du tawhid en islam. Dans l'Espagne musulmane ces fondations permirent par exemple de financer, entre autres, les travaux scientifiques et médicaux d'Averroès (Ibn-Rushd), Avicenne (Ibn Sînâ) et autres.

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