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    Souhayl.

    CHRONIQUE : Mythes & impostures de la modernité (3/3)
    par Souhayl. A

    Pour compléter ce cycle de réflexions autour des conditions et contextes passés qui ont forgé les mythes actuels de la modernité, réflexions qui constituent à nos yeux une démarche clé pour comprendre le monde dans sa version actuelle, il convient maintenant pour clore définitivement ce chapitre, de procéder -- sans perdre de vue un instant les analyses déjà formulées dans les précédentes chroniques 1 et 2 -- à quelques ultimes remarques et conclusions évidentes qui ne peuvent être laissées de coté tant leur importance est capitale. Ces dernières permettront non seulement de mettre devant le fait accompli ceux qui se refusent encore à voir la réalité en face, mais aussi serviront de base introspective aux gens qui se soucient encore de la « Vérité » et sont pleinement conscients que pour opérer un redressement et sauver ce qui peut encore l’être, un changement profond et radical de la mentalité et des mœurs est plus que nécessaire.

    Les limites de l’idéologie du progrès :

      « …si le grand public adopte de bonne foi ces prétextes de "civilisation", il en est certains pour qui ce n'est qu'une simple hypocrisie "moraliste", un masque de l'esprit de conquête et des intérêts économiques : mais quelle singulière époque que celle où tant d'hommes se laisse persuader qu'on fait le bonheur d'un peuple en l'asservissant, en lui enlevant ce qu'il a de plus précieux, c'est-à-dire sa propre civilisation, en l'obligeant à adopter des mœurs et des institutions qui sont faites pour une autre race, et en l'astreignant aux travaux les plus pénibles pour lui faire acquérir des choses qui lui sont de la plus parfaite inutilité ! » René Guénon – La crise du monde moderne

    Un des problèmes majeurs qui  découle de l’idéologie du progrès comme nous allons le voir dans les lignes qui vont suivre est son incohérence philosophique, ainsi que son coût écologique faramineux dont aucune politique environnementale ne peut garantir la compensation. La crise écologique actuelle, avec ses aspects les plus visibles que sont le réchauffement climatique et l’altération de la biodiversité, est le parfait résultat de la mise en pratique à outrance et dans tous les domaines des thèses positivistes et mécanistes du XVIIe - XVIIIe siècle, ainsi que de l’idée insensée et fallacieuse de progrès continuel de l’humanité, forgée par les promoteurs de la modernité depuis les Lumières jusqu’au nos jours. Des philosophies qui ont préparé largement l’avènement de cette machine de dépouillement qu’est de nos jours la société libérale mondialisée. Les ravages du système actuel ne s’arrêtent pas au pillage de ressources mais  s'apparentent  à une entreprise sauvage de destruction pure et simple de la planète. L’extinction galopante des espèces, la libéralisation du marché des OGM et très bientôt celui des nanosciences, ainsi que les menaces permanentes de guerres atomiques qui pèsent sur les peuples, ou de risques d’accidents nucléaires ne sont que des exemples parmi d’autres du chaos généré par les logiques du système actuellement régnant  qui, arrivé au bout de ses limites de rentabilité et pour prolonger un peu plus encore son « moment » , commence à franchir une à une les dernières barrières de la décence et à déconstruire toutes les règles du droit et de l’éthique mises en place autrefois au profit de l’intérêt général, pour exploiter les dernières niches de profit imaginables qui lui  restent (1).

    Il ne faut donc pas être spécialement versé en étude de l’Histoire pour comprendre que la course au progrès matériel qui a conditionné toutes les idéologies du siècle dernier (socialisme, libéralisme…) est une démarche qui reste entièrement assujettie à la disponibilité des ressources et des matières premières. Concept fondamental qui a visiblement échappé à l’homme moderne du fait de son égoïsme légendaire, son obsession permanente pour le résultat immédiat, ainsi que le manque flagrant chez lui d’esprit de synthèse et d’assimilation des principes supérieurs à l’heure de conduire les politiques d’une civilisation (2). Autrement dit, les seuls motifs qui légitiment de nos jours le progrès tel que le conçoivent bon nombre de ceux qui sont aux commandes, sont la profitabilité, le marché final et la croissance générée. Peu importe les méfaits que cela peut conditionner à long terme et à une échelle globale sur la nature et l’environnement, puisque seule la marge économique, le chiffre d’affaire ou le PIB importent en fin de compte.

    D’après ces dernières précisions, il apparaît donc clairement que l’idéologie du progrès infini qui est au cœur du projet moderne, ne peut être maintenue indéfiniment. Que si elle a donné l’apparence à un moment de servir positivement l’humanité, dans l’ère d’immense déconvenue que nous vivons actuellement –où il n’y a plus de valeurs ni d’instances capables de moraliser réellement la science--, il n’y a aucune peine à dire que la notion de progrès (toujours dans le sens matérialiste du terme), doit être urgemment dépassée tant qu’il est encore temps, et tant les agissements qu’elle engendre sont devenus dangereux pour la nature et l’espèce humaine.

    Les dérives de tout un système aliénant :

    « L’essentiel, ce n’est pas que les esclaves soient mieux nourris ; c’est d’abord qu’il n’y ait plus d’esclaves » (Rosa Luxemburg)

    « Notre civilisation est la première dans l’histoire qui, à la question : ‘‘ Quel est le sens de la vie ? ’’, répond : ‘‘ Je ne sais pas ! ’’ » (André Malraux)

    L’autre aspect particulièrement affligeant du système actuellement en place dans toutes les sociétés qui ont fait le choix de l’hyper modernité, est le côté inévitablement aliénant des structures que ce type d’organisation produit. L’exemple qui symbolise le plus la perte de sens au sein des dynamiques humaines contemporaines est incontestablement le travail. Loin de refléter les qualités intérieures de l’être ou d’être le prolongement actif d’une certaine spiritualité (3), le travail moderne se réduit de nos jours à de la pure production procédurière, quand ce n’est pas simplement de la corvée ou de l’abêtissement de masse. Grandiose société ou pour pouvoir disposer d’un pouvoir d’achat et s’offrir quelques banalités, l’homme s’abaisse continuellement et consacre une large partie de son existence à toutes formes d’entreprises subalternes et vides de sens ! Travail qui vire souvent à mi-chemin à la souffrance et à la dépression, tant il n’est ni vital ni légitime dans son essence, mais sert dans la majorité des cas à promouvoir la mentalité consumériste ou à maintenir un train de vie des plus absurdes.

    Devant un tel culte du non-sens et sous le règne de l’insignifiance généralisée que constituent les temps modernes, il ne faut pas s’étonner que les notions même de dignité humaine ou de « respect des valeurs essentielles » soient devenues des critères inintelligibles pour les nouvelles générations. De même, faut-il encore attendre la délivrance ou le salut d’une société de dépressifs et de lobotomisés dont les politiques sont exclusivement matérialistes et de plus en plus dénouées de projet humain ? Société qui prive des millions de femmes de la possibilité de donner la vie quand elle n'hésite pas à les soumettre subtilement (au nom de la croissance et sous couvert de quelques duperies égalitaires) au travail précaire en plus de celui du foyer (4)  ou encore à maintenir coûte que coûte le troisième âge le plus tard possible sur le marché de l’emploi (5)

    A partir de là, on comprend mieux certains comportements subterfuges comme l’engouement soudain des classes moyennes pour les nouvelles spiritualités éphémères et toutes sortes de sectes utilitaristes (6), ou la progression fulgurante de certaines drogues chez les jeunes (7). Des comportements qui sont en réalité des appels au secours qui traduisent une volonté inconsciente chez l’homme moderne d’évasion et de démission de sa vie. Ou souvent derrière le désir permanent de perdre le contrôle (par l’alcool, les drogues ou autres), se cache en réalité un mal être existentiel profond, nourri par une vie quotidienne oppressante et toutes sortes de maux qui accablent la société. Que dire aussi de cette montée en puissance des valeurs féminines --si visibles en Occident-- et du sentimentalisme abjecte et dévotionnel, celui là même qui dépouille les hommes de toutes qualités masculines pour les transformer en femmes, et abrutit le sexe féminin jusqu’à ce qu’il ne voit plus autre chose d'essentiel dans la vie mis à part la frivolité, la séduction à tout prix et l’orgasme (8) !

    Devant de telles perspectives d’avenir, on ne compte plus désormais les dégâts et les conséquences de cette mentalité libérale-libertaire sur l’individu en Occident et bientôt ailleurs dans le monde par effet de mondialisation. La généralisation et bientôt la légalisation de toutes formes d’autodestructions (suicide, euthanasie…), l’explosion des pathologies et affections psychiatriques (dépressions, schizophrénies…), l’éclatement de la cellule familiale (divorces, mères et enfants laissés pour compte…) sans oublier la disparition de toutes les valeurs de solidarité, sont bien la preuve qu’aucune civilisation passée n’a pu descendre plus bas que la civilisation moderne, que la déchéance suprême n’est plus très loin.

    Dépasser la post-modernité :

    « Ce n’est pas le monde qu’il faut changer, c’est d’abord l’homme »

    Si identifier l’origine du mal et être pleinement conscient qu’il y’a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’ordre actuel est un premier pas nécessaire vers la voie du redressement ; savoir où peut se situer l'alternative au système actuel, savoir quelle est la façon la plus efficace d’opérer le redressement et d’inverser les tendances négatives est aussi une étape importante en amont de toute action. Ce changement que nous souhaitons n’est nullement collectif mais d’abord individuel. Il pourra s’accomplir sans la nécessité d’en venir forcément à la violence ou de retourner à la féodalité primaire, mais par des prises de consciences canalisées et une réindexation des des mentalités sur des valeurs immuables. Autrement il ne s’agira que d’une énième agitation sans portée et une vaine dépense d’énergie (« une main toute seule ne peut jamais applaudir » nous dit un célèbre proverbe africain). Toutefois pour éveiller les consciences et opérer efficacement cette entreprise, il faut bien identifier l’adversaire et savoir bien compter ses forces et ses moyens, car il existe de nos jours multitudes d’obstacles restreignant, des dynamiques insoupçonnables qui tirent vers le bas tous ceux qui souhaitent résister au rouleau compresseur de l’ordre actuel.

    Aussi, il ne faudra s’attendre à aucun rééquilibrage venant du sommet de la pyramide car les voies du haut sont entièrement fermées, et cela du simple fait que l’égoïsme, l’aveuglement intellectuel et la décadence morale des instances dominantes sont tels qu’il ne peuvent abandonner soudainement leurs privilèges et leurs intérêts et redresser la barre  spontanément d’eux-mêmes sans y être forcés.

    Pour sortir de la crise actuelle du sens et des valeurs, il faut donc tout miser sur l’individu, et se donner les moyens d’accomplir un changement par le bas de l’échelle (9). Ce dernier s’appuiera par exemple sur les liens de solidarités encore existants et sur une spiritualité retrouvée, qui devront impulser et traduire sur le terrain des actes, les qualités intérieures de l’homme rénové ; homme qu’il faut cesser présentement d’envisager exclusivement sous son aspect corporel et sensible. Toute tentative de changement en dehors de la question spirituelle, qui ne tient pas compte de cette dernière est condamnée à la ruine et n’est nullement légitime puisqu’elle ne fera que remplacer un système dont les principes apparaissent maintenant comme nettement déficients, par un autre similaire dans la déviation ou pire encore, qui ne fera qu’aggraver davantage le désordre actuel pour un nouveau destin qui ne sera guère différent du précédent (10).

    Enfin, nous ne le répèterons jamais assez : aucune conversion spirituelle ne pourra s’opérer sans la déconstruction préalable de bons nombres d’idéologies insidieuses qui sont inhérentes à la mentalité moderne, à commencer par le concept même de progrès qui est exclusivement matérialiste et retient comme seul critère de valeur la « techno-science ». En vérité, un progrès qui n’intègre pas dans ses fondements, la socialité, la tendance spirituelle de l’homme partie intégrante de sa « prime nature », ou le rôle positif que peut jouer par exemple la tradition religieuse (moralement et rituellement parlant), n’en est pas véritablement un. Ce n’est donc pas le monde qu’il faut réellement changer, mais d’abord l’être humain dans son intériorité. Car si beaucoup crient aisément à la révolution et à la subversion publique, ils sont malheureusement très peu nombreux à vouloir entreprendre une révolte intime contre soi et à effectuer d’abord leur propre bouleversement intérieur pour un juste gouvernement d'eux-mêmes (11).

     

    (1) Ceci doit être mis en parallèle avec la prise de pouvoir des multinationales et de l’oligarchie financière qui n’en finit plus de spéculer avec l’économie mondiale au détriment des intérêts du peuple. Quand l’intérêt économique l’emporte sur l’intérêt général ou sur la sagesse comme c’est le cas de nos jours, il ne faut pas s’étonner bientôt, que beaucoup d’acquis qui furent présentés comme des avancées majeures de l’humanité au début du projet moderne (en médecine et en physique plus spécialement)  risquent de se perdre aussi rapidement qu’on le croit. L’émergence de nouvelles maladies liées à la technologie ou aux nouvelles habitudes alimentaires mises en place par l’agro-chimie moderne (OGM, ondes électro-magnétiques…) sont des éléments qui vont faire reculer de nouveau massivement l’espérance de vie, c’est du moins ce que nous apprennent les dernières études réalisées en la matière. Espérance de vie qui fut pourtant présentée comme un des acquis majeur du progrès scientifique.

    (2) Cette absurde idée empirique qu’est de vouloir toujours apprendre par l’expérience est à l’origine aussi de pas mal de gâchis et de conduites irréversibles. Voir aussi à ce sujet, notre chronique « L’empire du gâchis »

    (3) C’est en tout cas dans ce sens que la tradition islamique assimile le travail à un acte d’adoration : el amalû ibadah (Le travail est adoration dit un célèbre hadith du prophète PBSL)

    (4) Voir notre article sur les conditions de la femme moderne

    (5) C’est déjà le cas aux E.U ou l’on ne s’étonne plus de voir des octogénaires occuper des postes dans le secteur tertiaire ou de la grande distribution. En Europe ce n’est qu’une question de temps, et c’est même déjà le cas dans certains pays de l’Union Européenne qui ont déjà opéré des changements législatifs sur l’âge de départ à la retraite.

    (6) Yoga moderne, Tao, philosophie indienne…voir notre chronique « Vers une nouvelle ère spirituelle ? », partie 1 et 2

    (7) Shit, coke, héro, marie-jeanne, trip d’acides, LSD (conçues à l’origine pour traiter les fous), Speed, crack, médoc…on ne compte plus de nos jours la panoplie et les innovations en matière de stupéfiants qui pourvoient de plus en plus une clientèle large et de tout les origines sociales (étudiant, VRP, star du show-biz …), en raison de la baisse continuelle des prix. Voir également nos deux chroniques sur « Une jeunesse Red Bull » (1 et 2)

    (8) Dans cette fin des temps, le sentimentalisme et le matérialisme sont indissociables, et souvent l’un conditionne l’autre. Par exemple dans l’économie, la consommation de loisir est souvent conditionnée par un sentiment ou une envie irrationnelle qui ont précédé l’acte d’achat. Dans le sens inverse, pour vendre de nos jours, il n’y a pas meilleur argument dans la pub qu’une bonne dose d’émotions montées sur des thématiques hyper sentimentales (amour, beauté, plaisir, maternité…). D’ailleurs il n’est pas innocent que ce soient les femmes qui représentent le fer de lance de ce Business.

    (9)Un peu à l’image de ce qui est en train de s’organiser sur Internet, avec la mise en place de tout un réseau citoyen d’information qui commence à détrôner les « médias officiels » et qui est composé de médias non-alignés, de résistants à l’idéologie dominante, ou de simples esprits libres qui ont bien compris que l’heure est à l’action et non à la passivité.

    (10) Que reste-t-il des révolutions linino-marxistes du siècle dernier mis à part des slogans devenus sophismes, des récupérations politiciennes sans suite ou des T-shirt à l’effigie du Ché ou Mao ?

    (11) C’est dans ce sens que le Christ dit « Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte toujours de mauvais fruits.» . Dans le même sens le Coran enseigne Qu’ « Allah ne modifie point l’état d’un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui-même... » (Coran 8 : 53)

     

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