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    Primark accusé de discriminer les femmes voilées en France

    Depuis quelques jours, Primark est accusé de mener une politique discriminatoire envers les clientes et salariées voilées. Si l’enseigne low-cost dément, certains témoignages et documents prouvent le contraire.

    Jusqu’à présent, tout souriait à Primark, le leader irlandais de la mode low-cost. En plus d’avoir cinq magasins de vêtements en France, l’enseigne qui insiste sur sa « charte éthique », ne cesse de se développer dans l’Hexagone et en Europe plus largement.

    Mais depuis quelques jours, l’enseigne fait polémique. Elle est accusée de mener une politique discriminatoire contre ses clientes et ses salariés voilées.

    « Dégage, Bougnoule »

    Le 5 janvier, un client du Primark de Créteil (Val-de-Marne) poste un commentaire sur la page Facebook de l’enseigne pour dénoncer l’agissement d’un vigile du magasin. Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) le reproduit sur son site :

    « J’aime bien votre magasin, mais j’ai assisté aujourd’hui à une scène énorme ! ! Vers 12 heures, un vigile de votre magasin de Créteil a tout simplement décidé de fouiller toutes les femmes voilées qui en sortent ! ! ENORME !

    J’ai vu d’ailleurs deux femmes demander des explications car celui-ci filtrait au faciès, et il a tout simplement rétorqué : “Vos gueules !”

    De là, un scandale a éclaté et le chef de la sécurité est arrivé afin de le calmer... Mais en vain. Visiblement déçu de voir que ces dames n’avaient pas volé le moindre objet et possédant un ticket de caisse justifiant leurs achats, il s’est exclamé par un violent : “DEGAGE, BOUGNOULE”.

    Je me permets de revenir sur cette histoire car la semaine dernière ma cousine a subi le même traitement de faveur... Elle aussi étant voilée (coïncidence ?), ce même vigile lui a demandé d’ouvrir son sac ainsi que de retirer son manteau à la sortie ! ! ! Ce type d’humiliation n’est pas acceptable... »

    Un compte Facebook officieux ou officiel ?

    Contacté par Rue89, l’auteur de ce post, qui se fait appeler Mourad Walter sur Facebook, confirme son témoignage. Il ajoute :

    « Initialement, je déplorais le comportement d’une personne de la sécurité. Mais ensuite, c’est la réponse du community manager qui m’a vraiment étonné. »

    Truffée de fautes et dans une syntaxe très approximative, la réponse de du compte « Primark France » a en effet de quoi surprendre :

    « Bonjour, si cetait [sic] le cas alors allez au commissariat , et raconter cela. Maintenant c’est arriver plusieurs fois qu’il y a eu des vols avec des femmes voilées pris au hasard... Et ça repete plusieurs fois, donc ils fouillent. »

    Sollicité par Rue89, le cabinet de presse français de Primark a démenti le témoignage de Mourad Walter. Il précise :

    « Le compte “Primark France” n’était pas un compte officiel. Après la polémique nous avons donc demandé sa fermeture. Le compte officiel de notre enseigne est une page du Facebook “Primark”. »

    Primark France a bien été supprimé et la marque communique aujourd’hui depuis une page attachée au compte anglais. Mais sur ce compte, le premier post a été publié le 20 février dernier et le graphe Facebook montre qu’il n’y avait aucune activité du compte avant cette date.

    Ce qui peut laisser penser que la communication de la marque française était gérée par un autre compte avant cette polémique. Peut-être par le compte « officieux » intitulé « Primark France ». Enfin, la marque n’a pas porté plainte pour usurpation d’identité.

    Existe-t-il des fouilles systématiques pour les femmes voilées à Créteil ? Au Primark du centre commercial de cette ville, aucun vigile n’a le droit de s’exprimer. Le responsable chargé de la sécurité n’infirme ni ne confirme avoir reçu des ordres spécifiques pour les musulmanes voilées. Il nous renvoie au service presse qui n’en dira pas davantage.

    Des salariées voilées « harcelées »

    Plus grave encore, le CCIF rapporte que deux salariées de Primark, cette fois-ci dans le magasin situé à Villeneuve-la-Garenne (Haut-de-Seine), identifiées comme portant le voile à l’extérieur de l’établissement, « subissent un traitement différencié et sont harcelées par leur direction ». La porte-parole du collectif, Elsa Ray, ajoute :

    « On exige d’elles qu’elles retirent leur foulard avant de rentrer dans le magasin, alors même qu’elles ne sont pas en fonction. Elles ne peuvent également pas se changer aux vestiaires comme leurs collègues.

    L’une des deux salariées discriminées est convoquée en entretien ce jeudi 16 avril, avec un risque de licenciement pour avoir osé porter un bandeau. »

    Nous avons en effet pu consulter la convocation à un entretien préalable au licenciement prévu ce jeudi 16 avril, envoyée à l’employée le 4 avril dernier. Si ce courrier ne mentionne pas le bandeau de la salariée, un enregistrement que nous avons pu écouter confirme la version du Collectif contre l’islamophobie : couvrir sa tête avec un bandana semble clairement poser problème à la direction.

    Dans l’enregistrement, un responsable de Primark ordonne à son employée de quitter les lieux après lui avoir fait signer une « décharge de travail » :

    « Vous ne respectez pas le dress code, donc vous rentrez chez vous. »

    En outre, une lettre de l’inspection du travail en charge de ce secteur – et que nous nous sommes procurés – a été envoyée le 5 mars dernier à Primark. D’un ton ferme, l’inspecteur Hervé Petitbon rappelle à l’entreprise :

    « L’employeur ne peut pas exercer son pouvoir disciplinaire à l’égard de celles-ci [les employées voilées] même si leurs actes de leur vie privée lui déplaisent sur le plan personnel ou idéologique [...]

    La laïcité en France pose comme principe que chacun peut évidemment pratiquer la religion de son choix. [...] En l’espèce, on ne voit pas en quoi le port du voile islamique à l’extérieur (mais également à l’intérieur) de votre établissement engendrerait de tels comportements fautifs. »

    Sans infirmer ces éléments, Primark n’a pas souhaité réagir à ces accusations. Le service de presse se contente de répondre par e-mail :

    « Il s’agit d’un sujet interne à l’entreprise, qui ne souhaite donc pas s’exprimer sur ce point. »

    Un règlement intérieur illégal ?

    Mais Primark semble s’appuyer sur son propre règlement intérieur. Dans son article 3.5.6, l’enseigne interdit en effet le port de signes religieux comme la « Kippa » ou le « Hijab ».

    Alors une telle interdiction est-elle légale lorsqu’il s’agit d’une entreprise privée sans mission de service public ? RAS chez Primark qui estime que ce règlement est conforme « à la jurisprudence française en la matière ». Le magasin de vêtements précise :

    « Ce règlement a été remis à l’inspection du travail locale à chaque ouverture de magasin. »

    Sauf que selon nos informations, ce règlement intérieur n’a jamais été ni envoyé ni validé par l’inspection du travail locale, celle de Villeneuve-la-Garenne.

    Interrogé par Rue89, Asif Arif, avocat au barreau de Paris et spécialiste de ces questions, y voit pourtant une discrimination indirecte par le seul fait de mentionner entre parenthèse le port de la kippa et du hijab.

    Mais en plus de cette éventuelle discrimination indirecte, la jurisprudence Baby Loup et les textes antérieurs ont rappelé un principe : la laïcité ne s’applique pas aux entreprises privées.

    D’ailleurs, l’inspection du travail l’a également rappelé dans sa lettre envoyée à la marque :

    « L’obligation de retirer leurs foulards islamiques dans le cadre du travail peut être considérée comme un acte attentatoire et en contradiction avec l’article L.112-1 du code du travail [...] Le principe de laïcité instauré par l’article 1er de la Constitution n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public. »

    En attendant la convocation de la salariée jeudi, le CCIF a lancé une campagne internet pour interpeller Primark et empêcher le licenciement de cette employée.

    Après une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, la salariée a pu récupérer son poste vendredi. L’Inspection du travail avait également menacé d’avertir le procureur pour « des discriminations au sein de Primark ».

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8156315
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