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    Emmanuel Todd contre les illusions de la France du 11 janvier

    Un spectre hante la France. Celui du « catholicisme zombie ». Une survivance de l’empreinte catholique dans les mentalités qui, selon l’historien et anthropologue Emmanuel Todd, explique en grande partie « l’accès d’hystérie » de la mobilisation historique du 11 janvier. Une détermination puissante et inconsciente qui permet, pêle-mêle, de comprendre « l’islamophobie » des classes moyennes, la dévotion européiste des élites, le mépris des ilotes taxés de « populistes » et même pourquoi le Parti socialiste de François Hollande est désormais « ancré à droite ».

    Dans Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (Seuil, 252 pages, 18 euros), Emmanuel Todd veut démonter « l’imposture » de la communion nationale du 11 janvier. Comme l’avaient déjà rappelé de nombreux observateurs, « une partie de la France n’était pas là » lors de cette mémorable journée. En un mot, relève aujourd’hui Emmanuel Todd, c’est la France des classes moyennes supérieures qui a manifesté, pendant que celle du monde populaire, des jeunes des banlieues et des ouvriers de province boudait l’événement.

    L’unanimisme politique et médiatique lui fit l’effet d’un « flash totalitaire ». En janvier 2015, assure-t-il, « aucune analyse critique n’aurait été audible ». Rony Brauman, ancien président de Médecin sans frontières, contestait pourtant dans nos colonnes « la rhétorique de l’intimidation morale » en expliquant ce qui l’avait empêché de rejoindre le cortège (Le Monde daté du 16 janvier), tandis que le philosophe Alain Badiou raillait cette injonction à manifester : « C’est tout juste si Manuel Valls n’envisageait pas d’emprisonner les absents », écrivait-il (Le Monde daté du 28 janvier). Comme on peut le constater, l’originalité de l’essai d’Emmanuel Todd ne réside pas dans la victimisation d’un auteur alors prétendument bâillonné et qui fait aujourd’hui la couverture des journaux de toute l’intelligentsia de la gauche.

    « Oligarchie de masse »

    L’ouvrage est une invitation à comprendre les mécanismes du pouvoir idéologique et politique de notre société à partir du moment « Charlie », une analyse savante et virulente de la « crise religieuse » d’une nation qui « se ment à elle-même » dans la communion laïque. Bien sûr, accorde-t-il, les manifestants ont, en toute conscience, défilé pour la tolérance. Mais ce n’est pas la réalité des « valeurs latentes » qui les agissaient. Ce jour-là, écrit-il, « il s’agissait avant tout d’affirmer un pouvoir social, une domination ». Celle de la « France blanche » des catégories supérieures qui s’est précipitée dans les rues pour « définir comme besoin prioritaire le droit de cracher sur la religion des faibles ». Celle d’une France inégalitaire non dans ses proclamations théoriques et conscientes, mais dans ses comportements pratiques et inconscients.

    Car « les forces qui se réclament aujourd’hui de la République ne sont pas d’essence républicaine », explique-t-il. Comme l’illustre l’écart entre les manifestations massives de Lyon et celles plus modestes de Marseille, ce sont les habitants des anciennes terres catholiques et hiérarchiques qui se sont mobilisées le 11 janvier. C’est cette « oligarchie de masse » qui accepte la ségrégation sociale des populations défavorisées, la relégation des jeunes musulmans dans les ghettos urbains qui s’est indignée, insiste-t-il.

    Cartographie à l’appui, le démographe veut démontrer qu’une « subculture catholique périphérique », qui perdure malgré le déclin de l’Eglise, détermine à leur insu les individus. Et favorise l’avènement d’une « néo-République » inégalitaire. Sous son influence, la « divinité cruelle » de la monnaie unique européenne a remplacé la Sainte-Trinité. Car le traité de Maastricht « nous vient du catholicisme et de Vichy plus que de la Révolution », assure-t-il. Sous son emprise également, le PS s’est droitisé. Ainsi François Hollande, fils de parents catholiques, apparaît-il comme « la parfaite incarnation du catholicisme zombie ». Certes, le PS est « subjectivement » antiraciste, mais il est « objectivement xénophobe » assure Todd, car « il exclut les enfants d’immigrés de la nation française ». En résumé, il y a un décalage complet entre les paroles et les actes de ces dominants qui composèrent l’essentiel des manifestants.

    Combattre « la nouvelle hystérie laïciste »

    De l’islamophobie des beaux quartiers à l’antisémitisme des banlieues reléguées, la responsabilité des notables de cette « néo-République » inégalitaire est, selon Todd, immense. Que faire alors ? Combattre « la nouvelle hystérie laïciste », écrit-il, qui n’est autre qu’une « religion » qui fait de l’islam son bouc émissaire en proclamant « le devoir de caricaturer Mahomet ».

    Après l’outrance de la démonstration, place à l’œcuménisme de la conclusion. Toute la panoplie de la laïcité ouverte du néorépublicanisme que Todd s’acharne à combattre y est sagement déclinée. Droit au blasphème, liberté d’expression protégée par l’Etat, assimilation des immigrés, « intégration positive » de l’islam… Même l’interdiction du foulard à l’école, considérée comme islamophobe par beaucoup, est considérée par l’auteur, qui n’est exempt ni de paradoxes ni de contradictions, comme « une bonne chose ». La cohorte de ses anathèmes s’achève donc sur le catalogue d’un pur catéchisme républicain. Il est enfin temps de répondre à la question posée par l’anthropologue : « Qui est Charlie ? » C’est Emmanuel Todd, mais il ne le savait pas.

     

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8158817
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