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    Heurs et malheurs de l'Islam cathodique

    Dans les journaux, les magazines ou les fictions, le regard porté sur l’islam est varié. Selon les observateurs et les musulmans, ce traitement va de la caricature à l’autisme.

    Si l’on en parle beaucoup à la télévision, peu d’études sur la manière dont les médias évoquent l’islam – entendu aussi bien comme religion que comme civilisation – sont disponibles.

    Du côté du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), on admet ne s’être jamais interrogé sur le sujet. Pas un mot dans le rapport sur la diversité à la télévision, rendu public le 12 novembre par Rachid Arhab au nom du CSA : « Nous ne retenons pas les critères religieux, explique l’ancien journaliste de France 2, sans doute pour éviter les amalgames du type “il est arabe donc il est musulman”, remarque dont j’ai personnellement souffert », souligne-t-il.

    Thomas Deltombe a étudié, lui, de manière précise, le traitement médiatique de l’islam à la télévision de 1975 à 2005. Son constat est amer. En trente ans, la télévision a construit un islam fantasmé. Tout a débuté avec la révolution iranienne de 1979 : foules en colère, drapeau américain brûlé, fanatisme, condition de la femme… « Des manifestations que l’on cherche à comprendre à la lumière du Coran. Une vision essentialiste de l’islam s’est imposée dans les esprits », affirme Thomas Deltombe.

    « L’islam devient un mot véhicule qui transporte bien autre chose»

    Une représentation qui n’intègre pas les données économiques, politiques et géopolitiques. Ainsi, en 1983, le premier ministre Pierre Mauroy souligne l’aspect islamiste du mouvement de grève des OS (ouvriers spécialisés) de Citroën et de Talbot. Un discours qui culmine en février 1989 avec la fatwa lancée par l’imam Khomeyni contre Salman Rushdie. L’affaire se double de la crise des foulards.

    Désormais, la rhétorique sur les dangers liés à cette religion est récurrente. « Les médias s’adressent aux musulmans comme s’ils formaient une communauté. Ce qui n’est pas vrai !, souligne Thomas Deltombe. Le premier imam qui répond aux questions devient le porte-parole de tous.

    Le système crée une identité dont il a besoin pour rendre compte des événements. Derrière ces débats, il y a celui de l’immigration, de l’identité, de l’intégration. L’islam devient un mot véhicule qui transporte bien autre chose. » Ce piège se referme avec le 11 septembre 2001 : « Désormais, on utilise la focale de l’islamisme pour parler de l’islam à la télévision. La suspicion devient générale », constate-t-il.

    « Dans les JT, l’islam est surtout traité sous l’angle des conflits »

    Une analyse que partage Rachid Arhab : « Dans les journaux télévisés, l’islam est surtout traité sous l’angle des conflits : un sujet sur La Mecque, c’est moins pour montrer le lieu spirituel que pour signaler le nombre de morts à la suite d’une bousculade.

    Le voile, les piscines, les maternités sont des sujets récurrents. Au total, l’islam fait plutôt peur. D’ailleurs, lorsqu’on filme une prière dans une mosquée, la caméra est souvent à ras du sol : cela ne donne pas une image libre et apaisée de la prière, mais puissante et menaçante. »

    L’imam de la mosquée d’Évry-Courcouronnes, le recteur Khalil Merroun, ajoute : « Les images de l’islam dans les médias sont généralement négatives et sensationnelles, souvent liées à la violence. »

    « Il y a un business de l’islam. Caricaturé, il fait vendre du papier. »

    Ghaleb Bencheikh, le président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, présentateur d’« Islam » sur France 2, poursuit : « Parmi les hebdomadaires, combien n’ont pas fait de “une” sur l’intégrisme ? »

    Un jugement partagé par la majorité des musulmans de France : 66 % ont le sentiment qu’il existe une hostilité à l’égard de l’islam (1). Si les sujets négatifs sont perçus avec consternation ou agacement, les sujets positifs ne remportent pas non plus les suffrages : « On met en avant ce qui relève du folklore, comme la cuisine ou les saveurs. »

    « L’intention de montrer les musulmans qui réussissent est généreuse. Mais elle intègre un reproche implicite : si eux y sont arrivés, pourquoi pas les autres ? » observe Thomas Deltombe. Le traitement de l’islam est aussi tributaire d’une logique médiatique, voire économique : « Un reportage sur l’islamisme ou les intégristes dans les banlieues est la promesse d’images fortes et d’audience », complète Thomas Deltombe. Pour le recteur de la mosquée d’Évry-Courcouronnes : « Il y a un business de l’islam. Caricaturé, il fait vendre du papier. Les ventes du numéro de Charlie Hebdo sur le Prophète ont été historiques. »

    "Le traitement médiatique de l’islam est le signe d’une énorme inculture"

    Le traitement médiatique de l’islam n’est-il pas aussi le signe d’une énorme inculture? Parmi les musulmans, de nombreuses voix s’élèvent pour le dénoncer et le déplorer. « Lorsque l’Iran chiite condamne Salman Rushdie, la presse interroge les musulmans de France. Et tant pis si en France, l’immense majorité des musulmans sont sunnites », souligne Khalil Merroun.

    Ghaleb Bencheikh pointe « les billevesées du traitement médiatique de l’islam. Je suis effaré lorsqu’on demande à un rappeur, un comédien, un sportif inculte de participer à un débat sur l’islam. »

    En même temps, Abdelwahab Meddeb, l’animateur de « Culture d’islam » sur France Culture, note que les musulmans se sont peu engagés dans les métiers de l’image et de l’information. « Mais les choses changent, poursuit-il. Les jeunes sont plus volontaires, même s’ils rencontrent des difficultés.

    Je connais une jeune femme qui a démissionné d’une rédaction car elle en avait assez d’entendre des réflexions comme “On n’est pas à Barbès ici !” Et il faut bien reconnaître que l’islam tel qu’il se montre parfois n’est pas toujours attractif. Les manifestations en faveur du voile, personnellement, me révulsent. »

    Confusion entre identité maghrébine et identité musulmane

    Et les fictions ? Dans les séries anglo-saxonnes, l’islam est loin d’être un sujet tabou (Les Graines de colère, de Peter Kominsky, la sixième saison de MI 5, ou bien la surprenante série canadienne de Zarqa Nawaz, La Petite Mosquée dans la prairie). Là, on voit des personnages de confession musulmane de tous horizons : parents, enfants, riches, pauvres, fanatiques, réservés, généreux, courageux.

    Le catholicisme ou le judaïsme ne sont pas absents du paysage fictionnel hexagonal (Père et maire, Louis Page…). Mais on peine à trouver des héros musulmans. L’islam serait-il l’angle mort des fictions françaises ? «Sur nos écrans, le musulman est surtout représenté sous les traits de l’Algérien torturé pendant la guerre d’Algérie, ou du noble guide du désert », remarque Ghaleb Bencheikh.

    « La confusion entre l’identité maghrébine et l’identité musulmane est omniprésente », ajoute-t-il. « Les choses changent, nuance Laurence Baudouin, responsable des émissions religieuses de France 2. Ma génération, celle de l’après-guerre, ignorait tout de l’islam. Aujourd’hui, il fait partie de notre horizon, même si effectivement il n’y a pas encore de fiction appelée “Imam.com” ».

    Le journaliste Sliman Zeghidour, rédacteur en chef de TV5 Monde, est plus offensif : « Les mariages mixtes sont une pratique banale, le métissage se vit au quotidien. On trouve des musulmans dans toutes les professions. Tourner aujourd’hui une scène de rue dans un film français sans montrer un seul musulman, c’est de l’autisme. »

    (1) Selon un sondage publié par Le Monde des religions, novembre-décembre 2008.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8135951
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