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    L’éprise de Coran

    Sophie Guillemin. Révélée il y a dix ans, cette actrice callipyge de 31 ans s’est depuis convertie à l’islam. Elle revient au cinéma, mais refuse désormais les scènes amoureuses.

    Il était une fois en France, à la fin du XXe siècle, une jeune fille à l’apparence saisissante, qui renvoyait à la Renaissance. Cette nouvelle Eve, prénommée Sophie, fit au cinéma immédiatement sensation : l’Ennui, son tout premier film, lui valut une nomination au césar du meilleur espoir. Idem de Harry, un ami qui vous veut du bien, deux ans plus tard. Son sort s’annonçait glorieux. Or elle disparut. Une ou deux comédies anecdotiques, et puis plus rien. Comme si la callipyge au regard de chat qui avait crevé l’écran telle une météorite s’était dans un mouvement aussi violent tout bonnement volatilisée. Et puis, le printemps 2009 la vit resurgir au détour d’Un chat un chat, en copine terre à terre d’une écrivain aux airs de Petit Chose (Chiara Mastroianni). Un rôle annexe, mais cela suffisait à vouloir rencontrer la revenante. Sans compter qu’il se disait qu’elle avait non seulement mis les voiles mais aussi pris le voile, musulman. Quelle histoire. Soit elle est fausse, et c’est dire son potentiel fantasmatique. Soit elle est vraie, et c’est pour le moins singulier, radical, intrigant.

    « On a raconté n’importe quoi. Que mon compagnon m’interdisait de travailler, qu’il m’avait envoyée dans un camp en Arabie Saoudite… En fait, je suis partie vivre dans une maison près d’un lac, à Melun, pour un ensemble de raisons parmi lesquelles, oui, il y avait la religion. » Elle est fraîche comme la rose, vive et réactive, Sophie Guillemin, qu’on rejoint dans un café parisien. Elle comprend au quart de tour qu’il ne va pas être que question de cinéma, « pas de problème ». De fait, elle n’opposera aucune fin de non-recevoir, alors qu’après tout, une grande partie des questions tourne autour de ses croyances, territoire réservé s’il en est. Le thème est sensible, ce dont elle a parfaitement conscience : « Quand j’étais voilée, les gens, à ma vue, sursautaient, comme s’ils avaient vu un fantôme ou une terroriste. »

    Donc : oui, elle est de confession musulmane, depuis 1999, et oui elle a porté un temps le voile, de 2002 à 2005. Et oui, elle reste pratiquante, prières quotidiennes et ramadan compris. Et au plan professionnel, celle qui était constamment nue dans l’Ennui et pas très habillée dans Harry, refuse désormais tout rôle impliquant un « contact physique direct » avec un homme. Exit donc, les scènes d’amour, les baisers. Ça élimine d’office… 80 % des rôles auxquels elle pourrait prétendre. « Oui, je galère financièrement, mais au moins je suis en accord avec moi-même. » Son agent, Frédérique Noiret (fille de Philippe) : « Je m’arrache les cheveux ! Sophie, dès qu’on la voit, on a qu’une envie, c’est de l’embrasser et de la déshabiller. Mais j’ai beau insister, cette éthique drastique qu’elle s’est fixée est non négociable. Je peux juste espérer qu’elle l’assouplisse, avec le temps. »

    Un scénario contradictoire s’esquisse, où Sophie Guillemin s’offre au regard et même l’appelle (actrice) tout en s’y dérobant. Elle oppose que ses limites ne devraient pas poser problème, qu’en matière d’actorat, « les mecs ont beaucoup plus de choix que les filles, qui en ont grosso modo trois : jouer la grosse rigolote, la copine moche ou l’amoureuse. » Hannelore Cayre, avocate-écrivain qui vient de la faire tourner dans son film Commis d’office aux côtés de Roschdy Zem : « C’est vrai qu’elle est ravissante, mais ne pas pouvoir lui faire jouer de scène d’amour ne m’a pas gênée, je n’en avais de toute façon pas prévue. On m’avait dit : "Elle est entrée dans un truc superglauque." Elle s’est révélée juste adorable, généreuse. » Tout de même, l’option soupçonneuse (illuminée ?) clignote dans notre imaginaire laïc bon teint. Alors quoi ?

    Alors, les bouffeurs de curés vont jubiler. Le choix de Sophie remonte à la rencontre d’un homme, le père de sa fille, comorien, dont elle s’est depuis séparée. Soumission, aliénation, on les voit d’ici dérouler un schéma que viendrait étayer un chapelet d’exemples imparables (acmé : le rigorisme taliban). Notre main au feu qu’ils accueilleront (au mieux) d’un haussement de sourcil dubitatif ses dénégations, selon lesquelles elle y est venue toute seule, voire contre le gré de ce compagnon dont elle s’est depuis séparée : « Lui n’est pas pratiquant et ne m’a en rien poussée dans cette voie. Quand je me suis mise à porter le voile, il n’était pas très chaud ; d’ailleurs, aux Comores, on le porte plutôt en arrière, façon sari alors que moi, c’était collé le long du visage. Quand j’ai arrêté le cinéma, il a carrément douté de ma décision. »

    Alors, peut-être bien que Sophie Guillemin, fille d’un GO au Club Med et d’une secrétaire médicale, réécrit son histoire et se la réapproprie sur le mode intuitif (« J’ai grandi hors de toute éducation religieuse, mais depuis toute petite j’ai toujours cru en l’existence d’une sorte de créateur et l’islam m’est apparu beaucoup plus direct, simple et cohérent que le catholicisme. ») Mais illuminée, non. Il n’y a chez elle aucune exaltation, aucune fièvre, le dialogue est facile. Elle regrette l’interdiction du voile à l’école car « toutes les différences et sensibilités devraient pouvoir s’exprimer » mais concède « des dérives dans l’application par les hommes de la théologie ». A chacune son choix (sa croix ?), mais tout de même, la burqa la « gêne ». Elle comprend « la colère » qu’ont suscitée les caricatures de Mahomet, mais s’en tient là, « pas envie d’entrer dans les polémiques, de toute façon il y a des extrémistes partout ».

    C’est qui frappe plutôt, c’est sa gaieté, qui accentue sa juvénilité. A 31 ans, elle a perdu toute rondeur d’enfance mais en paraît 25. Sur son répondeur, le message d’accueil est A la claire fontaine, chantée par sa fille. Toujours un pied dans le temps de l’innocence, Sophie Guillemin, mère à baby face qui passerait aisément pour baby-sitter. Mais tout est affaire de regard et elle parle d’inconscience à propos de l’Ennui, qu’elle souhaiterait aujourd’hui invisible, en raison de sa nudité. « Je ne dis pas que Cédric Kahn a abusé, d’ailleurs il reste un ami. Mais à l’époque, j’avais cette espèce d’inconscience, je ne me suis pas rendu compte du cyclone médiatique que ça allait déclencher. » C’est aussi que dans sa famille, où un oncle est peintre, un grand-père architecte, la nudité, la pose à visée artistique, était naturelle, et la pudeur, pas un souci. Dans l’Ennui et dans Harry, elle exhale d’ailleurs un abandon absolu, affolant. C’est magnifique, c’est sa force, un truc à la Marilyn, mais voilà, elle n’en veut plus. Dit que la religion lui apporte « de la quiétude, et une sorte de structure ». Ajoute : « C’est bien d’avoir certaines limites vu que l’homme est par nature porté à l’excès, il suffit de regarder ce qui se passe dans le monde. La religion, ça invite au contraire au respect de l’autre, et de soi. Oui, je suis assez morale. » Pas de rigueur de vie décelable, cependant. Son quotidien, de nouveau parisien et organisé entre enfant et boulot, nous parle. Ses rêves de vacances aux Maldives, aussi. Un de ses plaisirs est, le soir, de regarder un DVD en fumant le narguilé. Ou de relire Jorge Armado, Toni Morrison.

    Le projet qui lui tient à cœur est un court-métrage, où un jeune homme tombe amoureux d’une quinquagénaire. Elle sera derrière la caméra, à la réalisation, et son pacte respecté. Au fait, pourquoi avoir abandonné le voile ? « Ça devenait pénible, cette sensation d’être enfermée, le fait de ne pas pouvoir sentir le vent, le soleil. » Elle ajoute, regard bien droit : « Mais je ne m’en sens pas glorieuse et je le remettrai peut-être un jour. »

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8139242
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