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    Vote suisse : pain béni de la droite populiste

    DÉCRYPTAGE - Trois chercheurs analysent la montée du phénomène national-populiste en Europe, après le vote suisse contre les minarets.

    Une aubaine. L'interdiction des minarets en Suisse n'a pas manqué de faire réagir la plupart des partis d'extrême droite européens, qui en profitent pour réclamer à leur tour un référendum sur les minarets, comme en Belgique, aux Pays-Bas ou au Danemark.

    Libération.fr a demandé à trois chercheurs spécialistes du champ politique national-populiste d'analyser ce phénomène: Jean Faniel, chercheur au Centre de recherche et d'information socio-politiques de Bruxelles, Patrick Moreau, chercheur au CNRS au sein du laboratoire Cultures et sociétés en Europe et Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS.

    L'émergence de partis nationaux-populistes et les mutations de l'extrême-droite

    Jean Faniel : «Il y a une grande variété de courants à l'extrême-droite, très hétéroclites et composites. Auparavant, leur nationalisme pouvait facilement entrer en conflit avec d'autres nationalismes, ce qui a souvent miné leur coopération au Parlement européen. Mais qu'elle soit acceptée ou refusée, l'intégration européenne est désormais un fait avéré. Le discours évolue et ces partis mettent alors en avant les caractéristiques communes des peuples européens et leurs différences par rapport à l'en-dehors.»

    Patrick Moreau : «Le parti national-populiste n'est pas un parti de rupture avec le système politique. Il veut le changer de l'intérieur, sans recours à la violence, au contraire des partis d'extrême-droite plus traditionnels, comme le BNP en Grande-Bretagne ou le FDP en Allemagne. L'extrême-droite classique, prônant une révolution violente, ça ne fonctionne pas devant les électeurs. (...). Ces partis modifient leur discours sur les migrations de populations. Face aux problèmes démographiques, ils ont le sentiment que la «race blanche» disparaît. Un nouveau discours se développe alors: l'Europe est commune, il faut favoriser les migrations blanches intra-européennes et éviter les migrations exogènes. Selon eux, il existe des réserves de populations compatibles en Russie ou en Ukraine.»

    Gilles Ivaldi : «Deux différences sont à souligner: chez les nationaux-populistes, les questions de l'immigration, de l'identité et de la nation sont centrales et forment le socle de toute leur vision du monde ; à l'inverse, la droite populiste se saisit des questions de l'immigration souvent pour des raisons stratégiques mais n'en fait pas nécessairement la pierre angulaire de son programme. Seconde différence : en matière économique, la droite populiste reste assez fortement libérale, attachée aux baisses d'impôts, à la dérégulation, à la décroissance de l'État Providence. Au fil du temps, l'extrême-droite national-populiste a pour sa part recentré son programme économique et intégré des éléments de protection sociale, de redistribution des richesses et, surtout, développé une hostilité farouche au «capitalisme financier» et à la mondialisation.»

    La rhétorique anti-islam

    Jean Faniel : «Ces thèmes sont dans l'air et se déclinent de différentes manières selon les contextes nationaux. En France, c'est le port de Burqa, en Belgique celui du voile dans les écoles. Ces questions de cohabitation des cultures sont présentées comme des problèmes par l'extrême droite. Leur argumentaire, c'est le respect de la culture de l'endroit et la nécessaire adaptation. Et cela se focalise sur des signes extérieurs visibles, qui parlent aux gens. Les Noirs, les Jaunes, les Arabes, ce sont des catégories mentales faciles à utiliser et instrumentaliser.»

    Patrick Moreau : «Pendant longtemps, le FPÖ de Haider a été très pro-arabe en raison de son antisémitisme. C'est terminé. L'antisémitisme n'est pas porteur sur le plan électoral, et cela pose des problèmes d'ordre judiciaire. L'islam permet un processus de mobilisation des voix plus efficace, et surtout très simple.»

    Gilles Ivaldi : «Les raisons sont multiples. Sous l'angle idéologique, l'islamophobie et la dénonciation de «l'Eurabia» s'inscrivent d'abord dans la quête identitaire de ces mouvements. On retrouve là un élément central du racisme «différentialiste» de la nouvelle droite européenne, qui dénonce l'incompatibilité des cultures et le danger du «métissage». On voit réapparaître des références à l'identité de l'Europe «chrétienne» qui tentent d'accréditer l'idée que l'islam serait résolument étranger à nos valeurs, nos traditions et nos lois. D'où la manipulation rhétorique très efficace du thème de la laïcité par les populistes en Suisse ou en France par exemple (...). Enfin, on ne peut totalement ignorer la dimension plus stratégique. Le contexte international, la question du terrorisme islamique et le Zeitgeist («l'esprit», ndlr) actuel autour du supposé «choc des civilisations» nourrissent des peurs à l'égard du monde musulman, sur lesquelles ces partis jouent sciemment à des fins électorales.»

    Quels sont les autres aspects des discours de ces partis ?

    Patrick Moreau : «Avec la crise de 2008-2009, toutes les variantes de l'extrême-droite on redécouvert l'anti-capitalisme. Les Européens ont toujours eu peur du capitalisme, qui apparaît aujourd'hui sur le thème de la lutte contre la mondialisation.»

    Gilles Ivaldi : «Tout d'abord, le nationalisme et le ‘nativisme', c'est-à-dire la notion de préférence nationale ou ethnique en matière d'emploi, de sécurité sociale, etc (...). En second lieu, il faut noter le discours sécuritaire et autoritaire de ces partis, leur attachement à l'ordre et la tradition. Dernière dimension, leur populisme démagogique, leur critique acerbe des élites et leur ambivalence concernant les principes fondateurs du pluralisme politique même s'ils prennent soin de ne jamais remettre ouvertement en question la démocratie elle-même.»

    Le déplacement du spectre politique

    Jean Faniel : «Ces partis cherchent à mettre à l'agenda des questions qui sont leurs propres thématiques et dont ils sont devenus dépositaires. Ils sont ensuite suivis par les partis traditionnels sur le thème «ils posent les bonnes questions mais n'apportent pas les bonnes réponses». En mettant à l'ordre du jour des questions assez biaisées, ils vont apparaître plus forts car leurs idées sont simples. En Flandre, les thématiques du Vlaams Belang sont reprises par les partis traditionnels, dont le PS flamand, qui a mené au ministère de l'Intérieur une politique très dure à l'égard des immigrés dans les années 90.»

    Patrick Moreau : «Il n'y a pas seulement une évolution de la droite conservatrice. Dans les sondages d'opinion, on se rend compte que le sentiment anti-islam est autant partagé par les gens de gauche que de droite. Notamment par les militants communistes ou ex-communistes dans les pays de l'est. C'est l'ensemble de la société qui se replie sur elle-même, face à la crise et à un sentiment de menace. Le cordon sanitaire a disparu depuis longtemps, puisque ces partis sont au pouvoir, à l'exemple du Danemark, de la Suisse ou de l'Italie.»

    Gilles Ivaldi : «La concurrence électorale du national-populisme a contraint les droites conservatrices, démocrate-chrétiennes ou libérales à évoluer vers des politiques plus restrictives. Au final, l'expérience montre que l'extrême-droite pèse sur les choix de la droite modérée, essentiellement sur ses thèmes de prédilection que sont l'immigration et la sécurité. Elle le fait lorsqu'elle participe directement ou indirectement au pouvoir, mais également dans les cas où, comme en France ou en Belgique par exemple, elle reste maintenue à l'écart par une stratégie de «cordon sanitaire».»

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8152956
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