CISJORDANIE. Netanyahu veut légaliser trois colonies sauvages

Les colonies de Bruhin, Sansana et Rehalim, implantées en Cisjordanie, pourraient prochainement être "régularisées".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi 4 avril son intention de légaliser trois colonies sauvages en Cisjordanie occupée. Un peu moins d'un millier de personnes vivent dans ces implantations.

"J'ai l'intention de présenter bientôt au gouvernement, sur recommandation du ministre de la Défense Ehud Barak, les autorisations nécessaires pour régulariser la situation des implantations de Bruhin, Sansana et Rehalim", précise Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Il a ajouté durant le Conseil des ministres qu'il avait demandé au conseiller juridique du gouvernement de "trouver une solution pour le quartier d'Oulpana afin d'éviter qu'il ne soit détruit". Une allusion à une autre colonie sauvage près de Ramallah.

Ce quartier où vivent 30 familles de colons devait être détruit début mai, aux termes d'un ordre de la Cour suprême, a précisé la radio publique.

Bruhin, dans le nord de la Cisjordanie, compte 350 habitants. Rehalim, dans la même région, et Sansana, dans le sud, en ont chacune 240, selon La Paix Maintenant, une organisation israélienne opposée à la colonisation.

Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien.

Plus de 340.000 colons israéliens habitent en Cisjordanie et plus de 200.000 dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupée et annexée depuis 1967.

Un "cadeau" aux colons pour la Pâque juive

Le secrétaire général de La Paix Maintenant Yariv Oppenheimer, affirme que le Premier ministre avait "voulu faire un cadeau aux colons avant Pessah en légalisant ce qui est illégal". La Pâque juive est fêtée à partir de vendredi.

"Netanyahu a également voulu donner un prix de consolation pour Migron", ajoute le responsable associatif, en référence à la plus ancienne colonie sauvage de Cisjordanie. La Cour suprême a ordonné le démantèlement de Migron d'ici le 1er août.

La plus haute instance judiciaire d'Israël a rejeté un accord entre le gouvernement Netanyahu et les colons de Migron qui prévoyait le maintien de ceux-ci jusqu'en novembre 2015. Un délai accordé le temps de construire de nouvelles habitations sur une colline située à deux kilomètres.

Les familles de colons évacuées de la maison d'Hébron

Dans la même journée, les forces israéliennes ont affirmé qu'elles évacuaient les colons installés, sans autorisation de l'armée, dans une maison contestée de la ville palestinienne de Hébron, en Cisjordanie occupée, a annoncé la police israélienne.

"Les forces de sécurité évacuent la maison en ce moment" a déclaré le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

Les six familles s'étaient installées le 29 mars au deuxième étage inhabité de la maison dont elles revendiquent la propriété, un titre contesté par des parents palestiniens du propriétaire, habitant pour leur part au premier étage. Le gouvernement israélien avait décidé de reporter de trois semaines l'évacuation de colons installés.

M. Barak s'est prononcé pour leur expulsion, non pas parce qu'il conteste la légalité des documents mais parce que les colons n'ont pas reçu l'autorisation de l'administration militaire israélienne avant de s'y installer.

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