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    «Vers où Israël ?», «deux visions sur la religion, le territoire, la mémoire»

    Tourné en Israël et dans les territoires palestiniens, «Vers où Israël ?», le documentaire de Camille Clavel, dresse le portrait d'une société israélienne dans l'impasse... Il a répondu à vos questions.

    Estellia. Est-il prévu que votre film soit diffusé sur une chaîne de télévision ? Arte par exemple ?

    Camille Clavel. Pour l’instant, aucune diffusion télé n’est prévue, mais j’aimerais beaucoup, envoyez vos pétitions à Arte !

    Clotilde. Que nous dit la chanson qui est en ouverture de votre film ?

    C.C. C’est une chanson en yiddish, j’ai eu beau essayer de la faire traduire par ma «boubee» - ma grand-mère -, elle n'en a tiré que quelques mots, mais c’est une berceuse.

    Ines. Comment s’est fait le choix de ceux qui témoignent dans votre documentaire ?

    C.C. Il fallait que je confronte les différentes narrations dans cette histoire. Je suis allé voir les intellectuels de gauche, et ceux de droite, pour avoir les deux visions autour des questions sur la religion, le territoire, la mémoire.

    Bruno. Avez-vous rencontré des difficultés avec les autorités israéliennes lors de votre tournage ? Vous a-t-il fallu des autorisations ?

    C.C. Aucune difficulté, et j’ai eu besoin d’autorisations, principalement pour le mémorial de Yad Vashem.

    Patrice. Israël serait-elle de plus en plus coupée entre deux tendances, entre ceux qui pourraient reconnaître les Palestiniens et ceux qui voudraient qu’ils disparaissent ?

    C.C. Israël est majoritairement dans la négation de la mémoire palestinienne. Il n’y a pas deux tendances, mais une seule, à l’exception de quelques intellectuels et activistes qui se battent pour une réconciliation. La société israélienne se droitise de plus en plus.

    Arnaud. Un retour aux frontières de 1967 serait-il raisonnablement envisageable ? Qu’en pensez-vous ?

    C.C. A cause de la colonisation, c’est de plus en plus difficile. Est-ce à dire qu’un Etat binational est la seule voie possible et la seule solution ? Je ne peux pas y répondre. En tout cas, le retour à 1967 semble de plus en plus compromis.

    Gers. Comment vous présentiez-vous auprès des différentes communautés ? Quels problèmes cela vous a-t-il posé ?

    C.C. J’ai principalement interviewé la communauté juive israélienne. Je me suis présenté comme Français d’origine juive. Disons qu’il y a toujours une suspicion d’antisémitisme auprès de la communauté juive israélienne, et, en effet, je ne leur ai pas caché que je faisais ce film en tant que juif français.

    Cécile. Comment se composait votre équipe de tournage ?

    C.C. Le chef op et preneur de son, Eric Tachin, et mon assistant israélien, Guy Nemesh.

    Sandrine. Pourquoi avez-vous fait le choix d’apparaître à l'écran ?

    C.C. Parce que je pars de ma mémoire familiale, qui est une mémoire liée à la Shoah. J’avais besoin d'être à l’image pour cette raison. Mais après avoir témoigné pour mon arrière-grand-mère, morte à Treblinka, j’ai ressenti le besoin de témoigner pour ceux dont on efface la mémoire, les Palestiniens. La Shoah est omniprésente en Israël, et pour cause. Mais la mémoire palestinienne, et le drame palestinien de la Nakba, est totalement passée sous silence.

    A aucun moment il ne s’agit de comparer les deux drames, car la Shoah est un projet d’extermination massif, et la Nakba un projet de refoulement, mais il est important de reconnaître ce drame, quel que soit son ampleur. La deuxième raison pour laquelle je suis à l’image, c’est que je me suis souvenu de ce film de Claude Lanzmann, Pourquoi Israël, dans lequel il est aussi à l’image, et tout en faisant un clin d’œil j’ai voulu absolument l’inverse idéologique.

    Jude. Combien de temps le tournage a-t-il duré ?

    C.C. Quinze jours.

    Jude. Etes-vous pratiquant ?

    C.C. Très respectueux de la culture et très attaché à la culture ashkenaze, mais pas pratiquant.

    M.A54. Une nation peut-elle construire son identité nationale sur la Shoah, et donc des millions de morts, comme il me semble que cela est le cas ?

    C.C. Je ne sais pas si une nation peut construire son identité sur la Shoah, ce qui est sûr c'est que la Shoah justifie à elle seule la création d’un Etat juif. Mais on ne peut pas s’arrêter à ça, car il y a un autre peuple sur cette terre et l’identification juive d’Israël est problématique, car cela exclut de fait les non-Juifs, et il y a 25% de non-Juifs en Israël.

    Ben. Que pensez-vous de la toute récente admission de l’Etat palestinien à l’ONU ?

    C.C. C’est toujours un premier pas vers la reconnaissance.

    Alisee. Quelle a été votre plus grande découverte - ou étonnement - lors de ce tournage ?

    C.C. C’est la séparation entre les Juifs et les Palestiniens d’Israël, qui ne sont ni dans les mêmes écoles, ni dans les mêmes villes, ni dans les mêmes quartiers. Ce sont deux peuples qui vivent sur la même terre, mais qui ne se parlent pas.

    Elsa. J’aurais aimé savoir dans quelles salles peut-on aller voir le film à Paris ?

    C.C. Au cinéma les Trois Luxembourg [67, rue Monsieur-le-Prince, dans le VIe arrondissement, ndlr]. Tous les jours aux mois de décembre et janvier.

    Yvan. Quand vous dites «à l’inverse idéologique», vous ne pensez donc pas cette présence légitime ?

    C.C. Si, j’ai déjà dit que la Shoah à elle seule justifie l'établissement d’un Etat juif, mais aussi des millénaires de persécution. La légitimité d’Israël est absolument indiscutable. Ce que j’entends par «l’inverse idéologique», c’est qu’il me paraît assez incroyable de faire un film de trois heures sur Israël en ne mentionnant quasiment pas une fois les Palestiniens, et en n'en interviewant aucun. Lanzmann ne reconnaît que l’historiographie officielle et fait peu de cas de l’Autre : les Palestiniens. Or, moi, en tant que Juif, je pense qu’il est impossible de faire l’impasse sur la souffrance de l’Autre, et donc de celle des Palestiniens.

    Curieux. En quoi «l’identification juive d’Israël» pose-t-elle plus de problèmes que l’identification musulmane des nombreux pays musulmans (démocraties comprises) ?

    C.C. Sur le terrain, en tant que Juif, je peux m’acheter une maison, des terres, partout en Israël. Un Palestinien de Jérusalem-Est, né sur cette terre, n’en a pas le droit. Quant aux Palestiniens d’Israël, tout est fait pour leur rendre la vie très difficile, notamment les Bedouins du Neguev, dont on détruit les villages, dont on arrache les oliviers pour s’accaparer de leurs terres, pour la simple raison qu’ils ne sont pas Juifs.

    D’ailleurs, je vous recommande de lire et d'écouter Abraham Burg, l’ancien président de la Knesset, qui est religieux, et qui, lui-même, pose ce problème. C’est comme si on décrétait que la France était un Etat gallo-catholique et que seuls les catholiques étaient des citoyens de première classe et que les autres étaient des citoyens de seconde zone.

    Soso. Le gouvernement israélien semble se droitiser de plus en plus, mais qu’en est-il de la société civile ?

    C.C. La société civile vote à droite.

    Yvan. N’estimez-vous pas également problématique l’identification catholique de la France ?

    C.C. La France est un pays laïc, avec un fond culturel catholique. Israël pourrait être un Etat pour tous les Israéliens, et pas seulement pour les Juifs, avec un fond culturel religieux juif, des fêtes juives.

    Curieux. Il y a une autre Nakba, c’est celle des Juifs sépharades. Apparaît-elle dans votre film ?

    C.C. Cela n’a rien à voir. L’exil des sépharades est la conséquence des guerres coloniales et de la colonisation. La Palestine a été vidée des Palestiniens en 1948. On ne peut pas comparer deux phénomènes historiques qui n’ont rien à voir.

    Marco. C’est votre premier long métrage, comment l’avez-vous financé ?

    C.C. Sur mes économies, et il a coûté très peu cher.

    Emmanuel. Qu’espère le gouvernement israélien en continuant d’autoriser les constructions dans Jérusalem-Est ?

    C.C. C’est une chimère absurde. Jérusalem-Est est à majorité palestinienne et le restera.

    Jude. Ne pensez-vous pas avoir eu un regard un peu «naïf» ?

    C.C. Je ne pense pas, je dirais plutôt humaniste, c’est une position intellectuelle que je préfère au cynisme.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8136421
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