Israël : des bus réservés aux Palestiniens

«Palestinian only» (Palestinien seulement). Depuis ce lundi, plusieurs lignes de bus reliant la Cisjordanie au centre d’Israël sont exclusivement réservées aux milliers de travailleurs palestiniens qui se rendent quotidiennement en Israël. «Les nouvelles lignes de bus sont destinées aux travailleurs palestiniens entrant en Israël par le passage d'Eyal, afin de remplacer les opérateurs pirates qui transportent les travailleurs à des prix exorbitants», selon un communiqué du ministère israélien des Transports.

Ces lignes ne sont pas ouvertes aux colons israëliens, qui se sont plaints par le passé de devoir partager les transports avec les Palestiniens, invoquant des risques d'attentat.

Une nouvelle forme d'«apartheid» dénoncée

Selon le texte du ministre des Transports Israël Katz, des instructions ont été données pour que «les Palestiniens entrant en Israël puissent circuler à bord de tous les transports publics en Israël, y compris les lignes opérant en Judée-Samarie (Cisjordanie, NDLR)».

Si la mesure prise par le ministre israélien des Transports paraît parfaitement justifiée pour le conseil des colonies juives, elle n'a pas tardé à faire scandale, les bus étant très vite renommés «les bus de la honte». L'Etat hébreu est accusé par les militants et médias pro-arabes de vouloir mettre en place une nouvelle forme d'apartheid. Les autorités israéliennes démentent toute discrimination et parlent même de «soulager» le quotidien des Palestiniens, en réduisant les nombreux contrôles.

Les Palestiniens de Cisjordanie, qui doivent posséder un permis spécial pour entrer en Israël, dénoncent régulièrement ce système d'«apartheid» dans lequel certaines routes et certains moyens de transports leur sont interdits sur leur propre territoire, officiellement pour des motifs de sécurité. Il arrive régulièrement que les travailleurs palestiniens, pourtant détenteurs d’un permis de travail en Israël, soient illégalement refoulés du bus au moment de monter.

Selon ses détracteurs, cette dispostion mise en place par Israël n'est pas sans rappeler les heures sombres de la ségrégation raciale aux USA dans les années 1950. Lorsque dans de nombreux Etats du Sud du pays, les Noirs avaient des places et des accès réservés. Ils devaient laisser leur siège aux Blancs en cas d'affluence. Des actions à la «Rosa Parks», cette couturière noire d’Alabama devenue le symbole du mouvement des droits civiques aux États-Unis après avoir refusé de céder sa place à un Blanc en 1955, ont déjà été évoqués dans le pays.

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