Les étudiants sont de plus en plus nombreux à se droguer

Le nombre de jeunes accros au tabac, à l’alcool ou au cannabis ne cesse de croître, selon le CSA. L’herbe serait une porte d’entrée vers les autres drogues.

Les consommations régulières de tabac, d’alcool et de cannabis augmentent chez les étudiants en 2013, selon la 8e édition du baromètre sur la santé des étudiants, réalisée par l’Institut CSA pour le compte d’Emevia, une fédération de mutuelles étudiantes régionales. Cette étude, effectuée tous les deux ans, dresse le profil d’étudiants souvent accros à plusieurs drogues, et met en lumière l’interaction des différentes addictions.

Avec plus d’un jeune sur trois déclarant avoir déjà goûté au cannabis (35,8%, contre 33,8% en 2011) et un nombre de fumeurs réguliers ou occasionnels en hausse (21,4% en 2013 contre 17,2% en 2011 ), la jeunesse française confirme sa place de plus grosse consommatrice de cannabis en Europe .Ces consommateurs réguliers de cannabis «sont dans la majorité des cas des fumeurs de tabac quotidiens et des consommateurs importants d’alcool», affirme l’étude, qui a mesuré le lien entre l'addiction au cannabis et aux autres drogues. Et le résultat est en effet sans appel, puisque, sur 100 fumeurs de cannabis, on trouve 87 fumeurs de tabac et 58 buveurs excessifs d’alcools.

41% des fumeurs de cannabis participent à des jeux d’argent

L’herbe, selon l’enquête, serait d’ailleurs bel et bien une «porte d’entrée aux autres drogues (poppers ,champignons hallucinogènes et cocaïne)». Deux fumeurs de marijuana sur dix feraient également usage de champignons, de poppers ou de cocaïne. Plus étonnant, l’enquête affirme aussi que «la consommation de produits addictifs, notamment le cannabis, l’alcool et le tabac, favorise la participation des étudiants à des jeux d’argent», 41% des jeunes amateurs de fumette prenant régulièrement part à de tels activités.

Malgré ces niveaux de consommation alarmants, l’alcool et le tabac restent sans surprise les substances addictives les plus répandues parmi les étudiants. Les non-buveurs se font ainsi de plus en plus rares. Alors qu’ils étaient encore 16,5% il y a deux ans, ils ne sont plus que 13% en 2013. Les autres se répartissent en deux catégories: les buveurs “excessifs” (plus de 5 verres, une fois par mois, ou plus de 3 verres, deux fois par semaine) , un peu moins nombreux qu’il y a deux ans; et les buveurs plus raisonnables (maximum 3 ou 4 verres, 3 ou 4 fois par mois), dont le nombre explose.

Si la baisse du nombre de buveurs excessifs surprend, vu la popularité du phénomène de «binge drinking» dans nos contrées, les personnes concernées ne semblent pas prêtes à s’arrêter. 72,2% des étudiants ne ressentent pas le besoin de diminuer leur consommation d’alcool, y compris ceux qui savent qu’ils font des excès .«Ces constats nous montrent l’importance d’être toujours présents sur le terrain en matière de prévention, et notamment de prévention d’une consommation excessive d’alcool», estime Cédric Chevalier, président d’emeVia. «Elle doit encore être valorisée afin que cette tendance s’inverse, et notamment que le nombre d’abstinents augmente en même temps que le nombre de consommateurs diminue».

La hausse des prix du tabac porte ses fruits

Les nouvelles sont un peu meilleures pour le tabac, avec une baisse du nombre total de fumeurs. Alors qu’ils étaient 67,4% à se tenir éloigné de la clope en 2011, il sont désormais 73,2%. Une bonne nouvelle qui doit cependant être nuancée, puisque dans le même temps, le nombre de fumeurs quotidiens a aussi légèrement augmenté! Ce sont les fumeurs occasionnels qui sont à l’origine de cette curiosité, leur nombre ayant fondu en 2 ans (de 19,2% en 2001 à 12,6 aujourd’hui). La hausse des prix du tabac porte visiblement ses fruits, quatre jeunes sur dix reconnaissant avoir modifiés leurs habitudes suite aux changements de tarifs.

Enfin, la mutuelle étudiante se félicite de la chute de la consommation du poppers. En hausse constante entre 2007 et 2011 (de 2,2% à 6,9%), elle baisse pour la première fois en 2013, à 3,9%. Une réduction que Emevia attribue à l’interdiction de cette drogue par les pouvoirs publics en 2011 .Une interdiction qui vient d’ailleurs d’être levée par le Conseil d’Etat...

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