La cessation de paiement de la Grèce est inéluctable

Nous sommes arrivé à un point de non-retour : la cessation de paiement de la Grèce est maintenant devenue inéluctable à très court terme. Cette seule journée de jeudi à démontré qu’Athènes était incapable de refinancer sa dette. Une situation qui ne peut quasiment plus se résorber.

Les tensions entourant la dette grecque ont de nouveau augmenté ces derniers jours suite à la quasi impossibilité d’Athènes à assurer ses besoins de financement immédiats.

Poursuivant leur hausse depuis mardi, les taux des obligations grecques à dix ans ont atteint jeudi le niveau historique de 7,508%, du jamais vu depuis l’adoption de l’euro par la Grèce en 2001. Cela signifie qu’elle doit actuellement débourser plus du double de l’Allemagne, référence des marchés, pour financer ses déficits.

En fin de journée, l’agence de notation Standard & Poor’s a indiqué qu’elle pourrait à nouveau dégrader la notation de la Grèce si le gouvernement Papandreou ne prenait pas très rapidement de nouvelles mesures de réduction de son déficit.

Pour participer à ce contexte tendu, la banque centrale grecque a confirmé au Financial Times que les épargnants grecs commencaient à s’inquiéter de la situation financière du pays. Ils retirent ainsi progressivement leurs économies de leurs comptes bancaires pour les transférer dans des banques étrangères. Des retraits qui ont atteint 5 milliards d’euros en janvier et encore 3 milliards en février.

Éclatement du plan d’aide européen

La cessation de paiement de la Grèce n’est donc plus qu’une question de temps. De très peu de temps, même. Ce sera le moment de vérité pour le « plan d’aide » des pays européens. Mais en coulisse personne n’y croit réellement, tant il est évident que, telle une réaction en chaine, Lisbonne plongera immédiatement après Athènes, puis Madrid, puis Rome, puis…

De fait, comme il ne sera pas possible de venir en aide à tous les pays de la zone-euro en difficultés, la seule issue pour stopper l’hémorragie sera, d’une manière ou d’une autre, de sacrifier la Grèce.

Mais n’est-ce pas finalement le but inavoué de cette crise ? Faire de la Grèce un exemple en l’abandonnant à son sort pour mieux contraindre les autres pays de la zone euro à des mesures budgétaires drastiques, impossibles à exiger sans exercer ce chantage ?

Voilà en tout cas qui permettrait d’accélérer le processus du plan du président du Conseil européen, Hermann Van Rompuy, qui sera reçu en chef d’État par Barack Obama lundi prochain à Washington. Pour évoquer une sortie de crise mondiale ?

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