Questions Réponses

24 - Un chrétien va-t'il en Enfer ?

En Islam, il existe différents avis partagés sur la question du devenir de l'homme non musulman dans l'au-delà, cependant il existe deux avis majoritaires sur la question que voici :

- Depuis l'avènement de l'islam, certains savants musulmans considèrent que les anciennes religions révélées " diyante samawiya " sont considérés " caduc ".
Pourquoi ? Parce que l'Islam actualise la part de vérité qui figure dans ces anciennes écritures saintes. Mais il ne s'arrête pas là ; le message coranique va même au-delà dans la mesure ou il rectifie les erreurs théologiques introduites au fil des siècles dans ces religions divines qui à la base étaient intactes et valides.
Comment cela ? L'exemple le plus clair est celui qui concerne la doctrine de la trinité qui est le dogme central de la foi chrétienne, et introduit dans le christianisme après le concile de Nicée en 325. A cette innovation religieuse, le Coran réponds 3 siècles plus tard par le verset clair et tranchant : " Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent: "En vérité, Dieu est le troisième de trois." Alors qu'il n'y a de divinité que Dieu. Et s'ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants parmi eux. " (Coran, 5:73-75).
Le cas du statut de Jésus christ (Issa alayhissalam en islam) et de sa sainte mère Marie (Mariem al batoul) est aussi un exemple notoire de la discorde qui règne depuis entre les doctrines chrétienne et musulmane. L'islam corrige donc ces concepts erronés de Dieu en mettant l'accent sur deux thèmes majeurs qui sont : l'Unicité de Dieu et la soumission à sa volonté par la pensée et par les actes. (A-tawhid o' al-islam li Allah)

- Le deuxième courant de pensée concernant la même question est développé par certains soufis (ex René Guenon, Frithjof.Schuon...) qui adhèrent à la vision pérenne des traditions sacré (la sophia perennis ou fitra en arabe). Ces dernier ont exprimé des doctrines selon lesquels : La différence des religions n'est que l'expression apparente de l'adaptation de leur forme exotérique aux peuples qui les pratiquent. En dépit donc de leur pseudos différences, ces religions conservent un fonds métaphysique commun qui reste universel. Ce qui équivaut à dire qu'elles transcendent toute vers une même vérité. Philosophiquement parlant cela peut se schématiser par le concept de la roue cosmique (une vérité au centre et les religions autours, mais dont le cheminement devrait ramené quoi qu'il arrive au centre de la roue, donc vers Dieu). Si l’on est chrétien, hindou ou juif et que l'on va au bout de son christianisme ou de son hindouisme il ne devra pas y avoir de différence au final avec l'Islam. "Les musulmans, les juifs, les chrétiens, les sabéens : ceux qui auront cru en Dieu et au jour dernier et auront fait le bien, ceux-là auront leur récompense auprès de leur Seigneur, et il n'y a aura crainte sur eux ni ils ne seront attristés" (Coran 2:62).
Néanmoins il est fort de constater que l'exégèse de ce verset reste controversée au sein de la Oumma dans la mesure ou le verset ne désigne pas catégoriquement les chrétiens pré ou post-islam ; pour ainsi dire la grande majorité des musulmans sunnites ou chiites n'adhèrent pas à la doctrine pérenne des religions et partagent plus le premier avis développé plus haut.