Elle tue sa grand-mère pour 6 000 euros

Âgée de 18 ans, elle venait de reprendre contact avec Salima Elomri, une retraitée qui habitait le XIIIe arrondissement de Paris.

«Très émus», les voisins de Salima Elomri ont organisé une collecte à l'intention de sa famille. Rue Oudiné à Paris, dans le XIIIe arrondissement, où elle vivait depuis une trentaine d'an­nées au cinquième étage d'une HLM, la plupart des locataires trouvaient en effet «plutôt aimable» cette retraitée sans histoire qui, pour avoir ouvert sa porte le 9 juillet dernier à sa petite-fille Lila, est morte victime d'un sidérant déchaînement de haine et de violence.

Le lendemain soir, c'est parce qu'ils s'inquiétaient de ne plus la croiser que des voisins ont alerté la police qui, sur place, a découvert le corps sans vie de cette femme âgée de 62 ans, la tête recouverte d'un sac en plastique et portant de multiples traces de coups. Rapidement, les enquêteurs de la brigade criminelle ont orienté leurs investigations vers la petite-fille de Salima qui, âgée de 18 ans, venait de reprendre contact avec elle après plusieurs années de silence. «On n'a pas tardé à comprendre qu'on avait affaire à une jeune femme instable qui, partie de chez ses parents à l'âge de 14 ans, a été recueillie par plusieurs membres de la famille avant de prendre le ­large», raconte un enquêteur.

Après cinq jours de fugue, la jeune femme a été localisée en Bretagne le 13 juillet grâce à son téléphone mobile, avant d'être interpellé en gare de Brest où elle s'apprêtait à poursuivre sa cavale à Marseille en compagnie de Lorène (*), une amie âgée de 17 ans. Placées en garde à vue dans les locaux de la Crim', les deux suspectes n'ont guère tardé à livrer le scénario d'un meurtre ultraviolent. Jolie brune coiffée au carré, Lila a ainsi expliqué le plus froidement du monde avoir prémédité le passage à tabac de sa grand-mère, apparemment motivé par un mé­lange de rancœur et de vénalité.

«La vieille est radin»

Mercredi 9 juillet, il était environ 20 h 30 lorsque la jeune femme s'est annoncée à l'improviste, en compagnie de Lorène, au pied de l'immeuble de Salima. Trop contente de pouvoir renouer contact, celle-ci aurait accueilli les deux jeunes femmes à bras ouverts. Dans la ­soirée, c'est ensuite une remarque sur son style de vie qui aurait dé­clenché les foudres de Lila.

Devant les enquêteurs médusés, Lorène a d'abord raconté avoir frappé la sexagénaire au moyen d'un bibelot en verre. Puis, visiblement prises de rage, les deux jeunes femmes l'auraient immobilisée au sol pour sauter à pieds joints sur une chaise pliante posée contre sa gorge. Finalement, elles auraient enroulé autour de son cou un torchon dont elles auraient tiré chaque extrémité jusqu'à l'étouffer.

Avant de prendre la fuite, Lila et Lorène ont nettoyé l'appartement dans l'espoir de ne pas y laisser de traces. Elles auraient aussi dérobé des bijoux, un téléphone ainsi que 6 000 euros et 1 000 dollars que ­Salima venait de retirer en prévision d'un voyage outre-Atlantique.

Cherchant visiblement à justifier son geste, Lila aurait expliqué au terme de sa garde à vue : «La vieille est radin, elle n'a eu que ce qu'elle méritait.» Mises en examen par un juge parisien, les deux ­jeunes femmes ont été placées en détention provisoire.

(*) Le prénom a été modifié.

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