Le centre "clémence" ouvre ces portes

Le centre « Clémence » a ouvert ses portes au début du ramadan, rue Henri-Schwartz dans le quartier Doller. Les voisins ont déjà été conviés à deux reprises et on y prêche en français.

Il y a deux ans, un noyau de jeunes musulmans vivant dans la région mulhousienne créait l’association Clémence. Objectif : « Donner une nouvelle image de la spiritualité de l’islam, sortir des clichés qui collent à cette religion et faire tomber les clivages », indique le vice-président de l’association, Mohamed Laafou.

Voyages à la Mecque

Parmi les activités proposées, l’encadrement du pèlerinage à la Mecque, l’organisation de conférences, d’actions de solidarité...

L’association a acquis un ancien entrepôt rue Henri-Schwartz dans le quartier Doller dès 2006. Elle vient d’y ouvrir un centre de rencontres. Lieu de prière mais aussi d’enseignement et de soutien scolaire, de convivialité, le centre Clémence ne veut pas être enfermé dans une étiquette de mosquée.

« Pour nous, c’est plutôt une salle polyvalente. Nous avons déjà organisé deux rencontres avec les riverains pour expliquer qui nous sommes, cette maison est ouverte », poursuit le vice-président de Clémence.

Âgé de 32 ans, né à Colmar, ce jeune trentenaire travaille dans une entreprise de sous-traitance automobile et mène de front des études à l’ISSM pour devenir assistant social. « Notre volonté est de responsabiliser les musulmans, qu’ils assument leur citoyenneté et ne se replient pas dans leur cocon. »

L’association a réussi à emprunter les fonds nécessaires pour l’acquisition du local et les travaux (250 000 €). « Les gens nous font confiance, parce qu’ils nous ont vus à l’œuvre. »

Ces jeunes musulmans ont éprouvé le besoin de créer un nouveau lieu de culte parce qu’ils disent ne pas trouver leur compte dans les mosquées existantes. « Ces mosquées sont gérées par la première génération, c’est elle qui a tracé la voie mais maintenant, il faut évoluer… Sortir d’un islam trop déconnecté du contexte. Par exemple, c’est important d’avoir des prêches en français. On ne peut pas tisser des liens avec les autres si on ne parle pas la même langue ».

L’association compte un certain nombre de jeunes convertis d’origine française. Le secrétaire, Jean-Marc Marquès, est un jeune Guebwillerois âgé de 23 ans.

Le président de Clémence, Mohamed Miloudi, est né au Maroc et y a suivi des études islamiques à Meknès, sanctionnées par une maîtrise. Il est venu en France il y a dix ans dans le cadre du regroupement familial. Il travaille dans l’industrie et a l’habitude de prêcher dans différents lieux de culte de la région.

Pour le moment, l’association Clémence n’est affiliée à aucune des fédérations prenant part à l’organisation de l’islam au sein du CFCM (Conseil français du culte musulman). « Nous irons voir tout le monde et après, nous déciderons qui nous rejoindrons ».

L’association projette de participer activement à la semaine de l’amitié islamo-chrétienne en novembre prochain.

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