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    Manque de carrés musulmans : une identité bafouée

    Être français et revendiquer son islamité est déjà un parcours de combattant. Qu'en est-il lorsqu'on est « mort, français et musulman » en terre de France ? Mosquées et tombes profanées, un débat sur l'identité nationale qui vire au cauchemar, et qui cache mal une réalité criante : le manque de carrés musulmans pour les milliers de musulmans qui souhaitent être enterrés chez eux... en France.

    Mourir dignement en France quand on est musulman, c’est possible ? Une trentaine de personnes se sont réunies un mercredi soir de décembre pour en débattre, à l’initiative d’une association roubaisienne, Rencontre et Dialogue. Les esprits s’échauffent : « Vivants on n’est pas respectés avec ces pseudo-débats sur l’identité nationale, et morts on n’a pas de place dans les cimetières ! », s’exclame un des participants.

    Le sujet est épineux, et central pour les 3,7 millions de musulmans français. Selon les études, la communauté musulmane française connaît un développement naturel et suit l’évolution démographique moyenne de l’Hexagone. Alors que les premières générations souhaitaient coûte que coûte être inhumées dans leur pays d’origine, leurs enfants et petits-enfants, nés pour la plupart en France, ne comprennent pas pourquoi ils seraient inhumés ailleurs qu’en France.

    Un signe incontestable de l’« intégration » des musulmans, qui, s’il était pris en compte, balaierait d’un tour de main tout ce tohu-bohu autour de l’identité nationale. Quoiqu’il en soit, il reste que ces citoyens ordinaires ne savent pas si Marianne voudra bien d’eux sous terre. À eux s’ajoutent les « convertis », « Français de souche » comme les appellent les « issus de l’immigration ». « Moi, je n’ai pas de solution d’un retour au bled en cas extrême, je n’ai pas d’autre pays que la France, qu’en sera-t-il fait de moi ? », s’inquiète Carole. Pas de réponse. Du moins pas une qui la satisfasse.

    La France face à ses contradictions

    S’il existe effectivement des carrés musulmans, leur nombre est dérisoire, estimé entre 70 et 80 sur tout le territoire français, et sont pour la plupart saturés. Le besoin est criant. Les contestations s’élèvent de plus en plus, de la part de responsables musulmans et d’élus.

    Ainsi, Jean-Louis Gagnaire, député de Loire, saisit Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur, dans une lettre adressée en mars : « Dans notre République, la laïcité est garante de l’unité nationale, c’est un principe du vivre-ensemble. La République respecte les croyances de chacun et à ce titre elle doit aujourd’hui prendre en compte le problème du manque de carrés musulmans ».

    Réponse un mois plus tard, parue dans le Journal officiel : « Trois circulaires du ministre de l'Intérieur des 28 novembre 1975, 14 février 1991 et 19 février 2008 ont rappelé aux maires la possibilité de regrouper de fait les sépultures de défunts souhaitant être inhumés dans un carré propre à leur religion, sur demande des personnes qualifiées pour pourvoir à leurs funérailles. »

    Le cadre législatif permet donc bel et bien la création de carrés confessionnels, mais son application reste très peu répandue : c’est au bon vouloir du maire, seule autorité apte à décider. Dans la région Rhône-Alpes, quelque 200 places sont disponibles pour 300 000 individus. Le déficit est important, et le CRCM a lancé un appel, il y a un an, pour alerter les élus locaux de l’urgence du besoin.

    Pareil à Maubeuge, dans le Nord, où une association milite depuis 2001 pour l’aménagement de carrés musulmans. En 2005, les Maubeugeois avaient enfin leur carré. « Les municipalités avancent l’excuse de la montée du Front national si de pareils carrés voyaient le jour », nous confie Nasser Achour, le président de l’association.

    À quelques kilomètres de là, à Mons-en-Barœul, les travaux pour le futur carré musulman vont commencer la semaine prochaine. « Nous avons porté le projet en 2005, ce n’est qu’aujourd’hui que nous recevons une réponse favorable », nous déclare Mohammed El Mekkaoui, président de l’association Entente des cultures, qui gère la mosquée El Wifaq. Une bonne nouvelle qui se répand comme une traînée de poudre parmi les fidèles de la mosquée, premiers à avoir reçu l’info.

    Obligés de « retourner » au pays

    « La tradition musulmane veut qu’on soit enterré là où on décède », rappelle l’imam Ahmed Miktar. À l’heure actuelle, la proportion est de 85 % des défunts rapatriés et 15 % enterrés en France.

    Une explication à trouver du côté des conditions d’enterrement, assez contraignantes : pour acheter une concession dans un cimetière, il faut résider dans la commune concernée. Si la commune ne possède pas de carré, les familles musulmanes se retrouvent dans l’obligation de rapatrier le corps au pays.

    Une conséquence psychologiquement et financièrement lourde pour la famille du défunt. Alors qu’une concession de dix ans renouvelable ne coûte que 180 euros, le rapatriement du corps à l’étranger revient à environ 1 000 euros, sans compter les billets d’avion des accompagnateurs et les frais sur place. Une épreuve aussi psychologiquement très dure pour la famille du défunt, comme en témoigne Nasser Achour : « Il est arrivé parfois à des familles de ne plus retrouver le corps de leur défunt, perdu dans un autre vol, et de ne le récupérer que plusieurs heures plus tard... »

    L'Alsace a son cimetière : une exception

    En Alsace-Lorraine, un cimetière confessionnel musulman a été inauguré en octobre dernier. Une exception en France, puisque la région est sous régime concordataire. Étendre l'exception dans tout le pays ? « Le cadre législatif pour la création de carrés musulman existe, il faut travailler sur ce terrain là », nous fait part le président du CFCM, Mohammed Moussaoui.

    Loin de normaliser la présence musulmane en France, la teneur du débat sur l'identité nationale, porté par Éric Besson, accaparé par les opportunistes, accroît le sentiment d'insécurité et tire vers un racisme républicain. « La plongée islamophobe actuelle aura du mal à tirer des carrés musulmans de sous-terre», déplorent en chœur des responsables associatifs.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8214247
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