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    Crise de Dubaï : « Elle n’a rien à voir avec la finance islamique »

    Interview de Mohamed Nouri, président du COFFIS

    On croyait Dubaï à l’abri de la crise financière. Le monde a vite déchanté le 25 novembre dernier, lorsque Dubaï World, le conglomérat public propriétaire, via sa filiale immobilière Nakheel, des célèbres îles artificielles en forme de palmier, a demandé un moratoire de six mois pour rembourser sa dette, évaluée à 59 milliards de dollars. Or ce montant représente l’essentiel des dettes de l’émirat, qui s’élèvent à 80 milliards de dollars. Un chiffre qui représente, mine de rien, 70 % de son PIB. 90 % de sa dette est financée par le plus riche de ses voisins, Abu Dhabi, qui vient récemment de lui prêter 10 milliards de dollars. C’est l’économie de toute une région qui se trouve ébranlée. Mohamed Nouri, président du Conseil français de la finance islamique (COFFIS), répond aux questions de Saphirnews.

    Saphirnews : Quel regard portez-vous sur la crise de Dubaï ?

    Mohamed Nouri : C’est un autre épisode de la crise financière internationale qui s’est déclenchée voilà deux ans aux États-Unis puis en 2008 dans le monde occidental. Le premier épisode de la crise mondiale fut la chute de la banque d’affaires Lehman Brothers (en septembre 2008, ndlr). Le deuxième fut l’affaire Madoff. Dubaï n’est que le troisième épisode.

    Son modèle de croissance, fondé sur des secteurs fragiles, est arrivé à essoufflement. C’est le modèle de globalisation et du capitalisme qui subit une nouvelle fois un énorme coup. Le pays a reposé sa richesse sur l’économie de service, du tourisme et du luxe.

    Je pense que cet événement va susciter beaucoup d’intérêts dans les prochains mois auprès des financiers et va engendrer des conséquences non négligeables sur le reste des pays du Golfe.

    Vous évoquez Dubaï comme un épisode de la crise financière qui a débuté en 2007. Pourquoi la crise s’est-elle déclenchée si tardivement ?

    M. N. : Les bulles spéculatives ne peuvent pas toutes éclater en même temps et en une seule fois. La bulle des subprimes qui s’est déclenchée aux États-Unis n’a donné ses suites dans le monde, et notamment en Europe, que plusieurs mois plus tard et s’est muée en une crise économique. Les produits toxiques ont été camouflés et cachés sur les marchés financiers et les Bourses internationales, et n’ont pas été trouvés dès le premier jour.

    C’est pour cela que maintenant se déclenche la crise de Dubaï. Et on va sûrement s’attendre à d’autres surprises. D’autres coins du monde que l’on croit épargner par la crise vont voir les conséquences de ces actifs toxiques arriver chez eux.

    Dubaï paye-t-il simplement les conséquences de ses propres excès ?

    M. N. : Oui, complètement. Ses succès antérieurs n’étaient fondés ni sur la production ni sur l’économie purement réelle, mais s'appuyaient plutôt sur la spéculation immobilière et une économie de l’opulence.

    Dubaï semble être à l’abri de la faillite grâce à l’aide apportée par son riche voisin Abu Dhabi, qui finance ses dettes...

    M. N. : La richesse d’Abu Dhabi est issue de la manne pétrolière, contrairement à son voisin, qui a pris le chemin d’une croissance purement exogène, fondée sur la spéculation immobilière.

    Abu Dhabi n’a pas d’autres choix et de solutions que de supporter Dubaï, sinon ce sera la chute pour lui et ses voisins. Abu Dhabi va soutenir Dubaï d’une manière bien calculée. Il a déjà offert 10 milliards de dollars mais il ne peut pas donner plus en une seule fois car il doit aussi supporter les coûts de l’aide apportée à l’intérieur de son pays. Abu Dhabi est en train de mesurer son appui et son assistance à Dubaï.

    Peut-il y avoir des conséquences sur le développement de la finance islamique dans le monde, et particulièrement en France ?

    M. N. : Ce qui se passe à Dubaï n’a rien à voir avec la finance islamique. Il ne devrait donc y avoir aucune conséquence sur son développement en France. La finance islamique dans cet émirat ne représente qu’une niche très négligeable de son système financier, même si la compagnie Nakheel, qui a émis des sukuk d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, est touchée par cette crise. C'est non pas la faute des sukuk ni de la finance islamique, mais celle de Dubaï qui n’a pas honoré ses engagements de garanties vis-à-vis de ses actifs tangibles. Les sukuk sont adossés à des actifs totalement tangibles alors que les actifs toxiques sont purement spéculatifs et fondés sur une économie non réelle.

    Une seule grande banque islamique existe, la Dubaï Islamic Bank, alors que les banques traditionnelles représentent 90 % du secteur financier et bancaire de l’émirat.

    Quel est le travail du COFFIS dans le développement de la finance islamique en France ?

    M. N. : Le COFFIS est une structure établie en avril 2009 sur la scène publique française pour accompagner les acteurs et les décideurs qui préparent actuellement le terrain pour accueillir les banques islamiques sur le territoire.

    Cet accompagnement se fait à travers l'existence de plusieurs commissions internes qui travaillent autour de la jurisprudence islamique, du consulting, de la formation, de la recherche et de la sensibilisation. Concernant la commission sharia, elle est majoritairement composée de jurisconsultes francophones, qui se mettent en relation avec d’autres jurisconsultes du monde musulman qui sont des experts en matière de finance islamique. Elle est notamment composée de membres du Conseil européen de la fatwa et présidée par le cheikh Abdullah Bin Bayyah, un érudit francophone réputé mondialement. Tout cela afin de mieux accompagner les efforts des décideurs dans ce domaine.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8156421
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