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    Tunisie : révélations d’un ancien officier de police

    Après la révolution, les révélations … d’un ancien officier de police

    Le journal Assabah daté du vendredi 11 février 2011 a publié le témoignage de l’ancien officier de police, Lotfi Derrouiche, sur la mission que Mohamed Ali Ganzoui, (à l’époque directeur des services spéciaux et non pas Secrétaire d’Etat comme l’a noté l’intéressé) lui avait confiée et qui consistait à l’élimination physique d’un certain nombre d’opposants à l’étranger et notamment Ahmed Bennour, Salah Kerker et Ahmed Manaï.

    Le témoin et préposé à cette mission, qui dit avoir travaillé à la « brigade contre le crime » depuis 1970, raconte :

    « Après avoir passé un certain temps en France, le secrétaire d’Etat me téléphone pour me convoquer d’extrême urgence à Tunis. Je le rencontre à son bureau où il m’expliqua que ma mission en France n’était pas de police judiciaire, telle que définie officiellement, mais plutôt autre. Et alors que je lui demandais des explications sur ce qu’on attendait exactement de moi, il me remit un pistolet, d’un gros calibre et d’un modèle peu connu dans les services de police. Il m’explique que c’est un silencieux, cadeau spécial du président de la République pour les missions que j’aurai à exécuter. Il me rappela l’assassinat de l’iranien Chapour Bakhtiar, éliminé par les services secrets iraniens la même année à Paris (Ndr 7 août 1991) et insista sur le caractère ultra secret de la mission que j’aurai à exécuter, et qui consistait à éliminer certaines figures de l’opposition à Ben Ali, tels que Ahmed Bennour, Salah Kerker et Ahmed Manaï ».

    Et l’ancien officier de police d’ajouter : « J’ai dénoncé catégoriquement et de la manière la plus nette la mission qui m’était confiée et j’ai insisté auprès du Secrétaire d’Etat que je refuserai toutes les tentatives, d’où qu’elles viennent, pour me convaincre du contraire. Ganzoui me répondit que la mission était à la demande de Ben Ali et que lui-même l’approuvait avec enthousiasme. J’ai réitéré mon refus et j’ai quitté les lieux pour téléphoner à un ami et l’informer des faits. Ce dernier téléphona aussitôt à Ben Ali pour le mettre au courant de la demande du secrétaire d’Etat et lui exprima son refus de ces procédés. Je ne connais pas la réponse que lui a faite Ben Ali, mais mon ami m’a conseillé d’oublier tout et de reprendre mon travail en France comme si de rien n’était ».

    « Plus tard, mon ami m’informa qu’il avait déduit de son entretien téléphonique avec Ben Ali, que ce dernier était au courant de la proposition du Secrétaire d’Etat d’assassiner quelques symboles de l’opposition ».

    Le témoin et préposé à cette mission raconte par la suite sa rencontre fortuite, au salon d’honneur de l’aéroport de Tunis-Carthage, avec Leila Ben Ali, dont il dit connaître les moindres détails de son passé, puis les menaces de Ganzoui à son encontre, son rappel de France, et sa descente aux enfers, puisqu’il a été démis de ses fonctions et jeté en prison...

    A ce propos

    Je dois signaler que j’ai eu connaissance de ce projet criminel au début de l’année 1992, très vaguement et sans beaucoup de détails, mais que cela n’a entamé en rien ma volonté et ma détermination à continuer le combat et à dénoncer les exactions de ce régime. J’ai pris soin néanmoins d’accélérer les préparatifs de la fuite de ma famille de Tunisie, (ce qui fut fait au courant du mois d’août), pour me consacrer, avec Mondher Sfar, Mounir Beltaïfa et feu Ali Saïdi, tout au long des mois suivants, à l’affaire de la couscous-connection, dans laquelle était impliqué Moncef Ben Ali, le frère du président, et dans laquelle l’Etat tunisien s’était engagé de tout son poids pour défendre le criminel.(1)

    Mais si la mission révélée par l’officier de police Lotfi Derouiche ne s’est pas concrétisée, par suite du refus de ce dernier de l’exécuter, le projet d’attenter à la vie d’opposants à l’étranger n’en a pas moins continué à germer dans l’esprit de Ben Ali et des responsables de ses services.

    Ainsi, au cours des années 1996 et 1997, trois agressions ont été commises contre deux opposants tunisiens en France

    1° Première agression : Le vendredi 29 février 1996, vers 17heures, alors qu’Ahmed Manaï rentrait chez lui dans la banlieue sud de Paris et qu’il était à quelques mètres de l’entrée de son immeuble, deux individus l’agressèrent de dos. Le premier lui asséna un coup sur la tête à l’aide d’un objet tranchant. Et au moment où la victime perdait connaissance et tombait par terre, le second lui asséna un coup de poing sur le visage.

    L’attroupement de voisins et de passants qui s’en est suivi a empêché les agresseurs de continuer leur besogne, et les a obligés à prendre la fuite en direction d’une voiture stationnée en bas de la rue, où les attendait leur troisième complice.

    Transportée d’urgence à l’hôpital, la victime s’en tira avec un traumatisme crânien et un œil au beurre noir, ayant nécessité dix jours d’interruption totale du travail (ITT).

    Le lundi 3 mars 1996, une plainte contre X a été déposée avec une description détaillée des agresseurs, présentés comme étant des tunisiens.

    Cette première agression* ne fut en fait qu’un simple ultimatum, puisque la menace de mon élimination physique m’a été confirmée quelques mois plus tard, (je peux le dire maintenant sans crainte de gêner mon informateur), par Monsieur Mohamed Masmoudi, ancien ministre des Affaires étrangères, qui m’informa au téléphone « qu’il revenait de Tunis et « Qu’ils » étaient décidés à m’éliminer » et m’invita « à la prudence mais surtout à avoir pitié de ma femme et mes enfants ». Merci brave homme, nous sommes encore tous en vie et en bonne santé, bien chez nous, et notre bourreau est en fuite !

    2° Deuxième agression : Le 22 avril 1996, à 15 heures 20, Mondher Sfar sortait de chez lui au 1 rue Cassini à Paris 14è, et arrivait au niveau de la rue d’Assas, quand deux individus l’agressèrent : le premier l’immobilisait par le dos, alors que le second lui portait un coup de couteau à la joue, lui occasionnant une plaie suturée par 13 points et une incapacité totale temporaire de 30 jours.

    Selon les témoignages des riverains, trois individus de type maghrébin, participèrent à l’agression, le troisième se tenait à l’écart pour couvrir la fuite du groupe. Ils avaient attendu longtemps leur victime, avant que celle-ci ne sorte de chez elle et ne s’engage dans la rue d’Assas.

    Une plainte contre X a été déposée auprès de la police le lendemain de l’agression.

    3° Troisième agression : Le 14 mars 1997, à 17 heures 15, alors qu’Ahmed Manaï rentrait chez lui dans la banlieue sud de Paris, et qu’il ne lui restait qu’une dizaine de mètres avant d’arriver à la porte d’entrée de son immeuble, deux individus l’agressèrent, toujours de dos : le premier lui asséna un premier coup sur le front à l’aide d’une batte de baseball, puis, une fois la victime par terre, de nombreux autres coups sur les pieds et les cuisses.

    Le second l’aspergea d’une bombe lacrymogène et s’acharna sur lui, en lui donnant de nombreux coups de pieds sur les côtes.

    La victime a dû être hospitalisée pendant 5 jours et s’en sortit avec 15 points de suture et 25 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

    Une plainte contre X a été déposée.

    Une deuxième plainte contre le Président Ben Ali, en tant que commanditaire des trois agressions a été déposée par Mondher Sfar, Ali Saïdi et Ahmed Manaï. Cette dernière a été jugée irrecevable.

    Au bout de quelques jours, le parquet de Paris chargea la brigade criminelle du DRPJ de Versailles de l’enquête dans les trois agressions.

    La première* agression contre Ahmed Manaï a été perpétrée deux jours après la parution sur le journal londonien Al- Hayat, d’une information relative à l’incendie criminel des dépôts de la société Letaïef dans la banlieue de Tunis ; incendie attribué à un commando des services spéciaux tunisiens agissant sur ordre personnel de Ben Ali. Le journaliste d’Al- Hayat avait cité nommément sa source : Ahmed Manai.

    L’agression contre Mondher Sfar faisait suite à la lettre ouverte qu’il venait d’envoyer dix jours plus tôt au Pape, à la veille de sa visite officielle en Tunisie, et dans laquelle il donnait au Souverain pontife un bref aperçu sur la situation des droits de l’homme en Tunisie.

    La deuxième agression contre Ahmed Manaï est intervenue une semaine après la publication d’un article, dans lequel il rappelait aux Tunisiens certaines vérités sur le régime de leur pays.

    L’article a été jugé suffisamment violent, semble-t-il, pour que Ben Ali, passant outre ses services officiels, donne lui-même le feu vert à ses sbires en France pour « régler l’affaire » en courant le risque de menacer sérieusement le bon déroulement de sa visite officielle dans ce pays, prévue initialement dans le courant du printemps 1997.

    Une publication parisienne révéla, quelques mois plus tard, que les services français avaient enregistré le 14 mars 1997, à 9 heures du matin, un appel téléphonique provenant de Carthage, où il était question « de régler l’affaire »….

    Rien d’étonnant dans ces conditions que le haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur Français(en fait le général Philippe Rondot, directeur général adjoint de la DST), dépêché par l’Elysée à Tunis, une semaine après cette agression, pour rappeler ses collègues tunisiens à plus de retenue, se soit vu répondre qu’ils n’étaient pour rien dans cette agression et que celle-ci était le fait du Mossad Israélien.

    Le silence complice :

    Ces trois agressions contre deux opposants tunisiens, résidant légalement en France, et dont l’un était réfugié politique statuaire, notoirement connus par leur activisme débordant, mais aussi par leur patriotisme et leur insoumission totale au diktat des chapelles droithommistes, se sont faites dans un silence total des organisations des droits de l’Homme. Aucune organisation des droits de l’Homme française, ni la LdH, ni le MRAP, ni France Libertés de madame Mitterand, ou internationale, la Fidh, Humanrights Watch, ni même la légendaire amnestyinternational, (voir ma lettre à Donatella Rovera : http://www.tunisitri.net/lette-appel/lettre11.htm/), n’a publié le moindre communiqué pour protester et dénoncer des actes criminels signés et même revendiqués.

    Les médias français, dans leur majorité, n’ont pas failli à la règle stricte de l’omerta, et les plus téméraires de leurs journalistes ont publié tout juste, qui un encadré, qui une brève. Les deux chaînes publiques françaises, qui sont venues m’interviewer à la suite de ma deuxième agression, n’ont jamais diffusé les interviews et aucune de leurs journalistes n’a osé me fournir une explication.

    Avec l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris, en date de mai 2004, la justice française aura mis plus de 8 ans pour se prononcer définitivement dans l’affaire de ces trois agressions et conclure à un non-lieu.

    Mais avec les révélations de l’officier de police Lotfi Derrouiche, et sûrement d’autres dans les prochains mois, avec aussi les perspectives d’une plus grande indépendance de la justice tunisienne, ces affaires et d’autres, notamment relatives à la torture, ont toutes les chances de rebondir et d’être portées devant la justice tunisienne, enfin réhabilitée.

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8148864
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