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    L'Occident va devoir apprendre à partager, par Martin Walker

    Il ne s'agit pas de la Grande Dépression de nos grands-parents, mais bien de la nôtre. Et elle va nous marquer, nous transformer de façon inédite. Du fait de son accumulation de créances douteuses et de restrictions du crédit qui en résultent, elle a dans ses origines mêmes des éléments semblables au traumatisme économique et social qui nous a donné Adolf Hitler et le New Deal, les "Marcheurs de la faim" en Grande-Bretagne et Les Raisins de la colère de John Steinbeck.

    Le déroulement de notre crise, les dommages qu'elle provoque seront cependant différents. Ses effets sur le long terme peuvent même se révéler étonnamment utiles, en remodelant notre économie globale et nos systèmes sociaux selon des modes fondamentalement positifs.

    Notre Grande Dépression, d'abord et avant tout, peut ne pas être aussi désastreuse que la première. Il est peu probable que les Etats-Unis connaissent la baisse de 26,6 % du produit intérieur brut (PIB) et de 25,7 % du revenu réel des ménages qu'a subie le pays entre 1929 et 1933. On ne verra pas de tristes colonnes de familles de fermiers fuyant les grandes plaines ni de vagabonds juchés sur le toit des trains, pas de bidonvilles baptisés "Bushvilles" ou "Obamavilles", comme on disait à l'époque les "Hoovervilles".

    La différence fondamentale tient au fait que, dans les années 1930, la plupart des pays développés étaient encore composés d'une main-d'oeuvre rurale et industrielle ayant peu d'instruction. Aujourd'hui, les Etats-Unis et les autres pays développés se caractérisent par une importante classe moyenne, des propriétaires qui disposent de plans d'épargne et de régimes de retraite, frappée de plein fouet par une chute des actions et des valeurs immobilières.

    Il est significatif que cette crise touche les classes moyennes à travers le monde, même dans des pays où elles ne représentent pas la majorité. Le déclin de 60 % des marchés financiers dans les économies émergentes comme la Chine, l'Inde, la Russie et la Turquie a frappé l'épargne des classes moyennes naissantes qui promettaient beaucoup en termes de développement social et politique.

    Dans les pays développés, en dehors de la classe moyenne, on identifie clairement les premières victimes de la crise actuelle : ce sont les clandestins, les personnes peu instruites et les jeunes. Les 11 à 12 millions d'immigrés clandestins aux Etats-Unis et les 8 millions en Europe vont en effet servir d'amortisseurs de sorte que le chômage des citoyens n'atteindra pas le niveau des années 1930. Les immigrés sans papiers auront encore plus de mal à trouver du travail, puis à se faire payer, puis à avoir de quoi vivre décemment. Ceux qui resteront entraîneront une baisse des salaires des Américains non qualifiés.

    Quant aux jeunes, contrairement à leurs parents, ils sont très nombreux à s'engager dans des études nécessitant des emprunts assez importants. Or ils arrivent dans une période de récession, et un nombre croissant d'emplois qu'ils pourraient espérer décrocher risquent d'être délocalisés. En outre, ils ont toutes les chances d'être confrontés à leurs aînés du baby-boom prêts à se battre bec et ongles pour conserver leur travail, puisque, en raison de la dégringolade des marchés financiers, ils seront moins nombreux à pouvoir prendre leur retraite.

    Nous devons comprendre à quel point nos habitudes d'achat et de consommation ont changé. Entre 1951 et 1983, la consommation américaine est restée comprise entre 60 % et 64 % du PIB. Depuis 1983, elle a progressé régulièrement pour atteindre 71 % à la fin de l'année 2007. Cette période d'hyperconsommation insensée touche maintenant à sa fin. Sous cet aspect, au moins, la Grande Dépression de notre génération pourrait avoir un effet salutaire à long terme : le retour à l'épargne.

    D'autres changements sont manifestement en cours. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous ont conscience que l'essence est une ressource limitée et que notre bonne vieille Terre aurait du mal à suivre si un milliard d'Indiens et un milliard de Chinois prenaient la route comme le font les Américains : les réserves de pétrole de l'Arabie saoudite seraient épuisées en moins de dix ans. Les choses doivent changer. Tel que nous l'avons connu, le site automobile de Detroit est condamné et il faudra réorganiser la région vers un avenir durable, plutôt que de sauver un modèle économique qui a échoué. Il est temps de tirer parti de la crise au lieu de simplement la subir.

    On relève déjà quelques changements profonds dans le système économique hérité de la révolution industrielle. Le G7, en tant que symbole de la gouvernance économique globale, cède la place au G20. L'Occident, après plus de deux siècles de domination, va devoir apprendre à partager et à adopter des concepts tels que l'interdépendance. Les fonds souverains de l'Asie et du Moyen-Orient disposent des liquidités dont les banques et les sociétés occidentales ont besoin. Ils ont également les liquidités nécessaires pour procéder à des achats massifs de bons du Trésor américain qui vont être émis pour financer les dispositifs incitatifs que l'administration Obama a promis.

    Cette crise ne va pas changer uniquement nos systèmes économique et industriel. La manière dont le capital, les modes de fabrication, le personnel d'encadrement et les goûts des Américains se sont répandus dans le monde entier au cours du XXe siècle a toutes les chances d'être détrônée dans l'avenir par leurs équivalents chinois, indiens, brésiliens et arabes. Les valeurs confucéennes, les films de Bollywood et la finance islamique seront simplement les éléments les plus visibles des subversions profondes et subtiles qui vont défier l'universalisme des Lumières que les Occidentaux croyaient être inscrit pour toujours dans l'ADN humain.

    Le système de valeurs de la "grande génération", ceux qui ont grandi dans les années 1930, était caractéristique. Ils croyaient en l'épargne, l'action collective, la capacité et le devoir de l'Etat à se conduire honorablement et en la nécessité de solidarité et d'abnégation. La grande génération n'y a pas simplement cru ; elle l'a vécu, et très vite elle a dû se battre pour cela. Nous semblons voués à apprendre à nouveau leurs leçons.

    Traduit de l'anglais par Isabelle Chérel
    © The American Interest.
    LeMonde.fr

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    Dernière mise à jour : 01/08/2014 - Nombre visiteurs : 8202830
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