Le statut de la femme en Occident mériterait à lui seul un dossier entier, mais dans le souci de ne pas nous éloigner de notre sujet principal, qui reste « la femme en Islam », nous ne nous étendrons que brièvement sur la "condition féminine" dans le monde moderne. Ainsi il était néanmoins important, au regard de la représentation qu’une société orientale ou « islamique » se fait de la femme, de comparer le statut de cette dernière avec celui de la femme occidentale, ou de façon plus générale avec celui de la femme « moderne », afin de corriger certaines fausses vérités fort répandues en Occident par les médias et l’univers cinématographique et qui ont marquées la mentalité générale de nos contemporains au-delà même de toute frontière géographique.
Par des aperçus synthétiques nous exposerons brièvement dans cet article, la valence qui existe entre le féminisme (à nos yeux un des principaux mouvements de subversion de notre époque qui se cache derrière la façade de luttes pour les droits des femmes) et certains courants idéologiques de pouvoir que l'on qualifierait de « néolibéraux ». Ces derniers pour des raisons qui furent toutes sauf humanistes ou égalitaires, ont largement contribué à promouvoir l'idée d' « émancipation » de la femme car cette dernière était en parfaite adéquation avec leurs desseins et leurs propres intérêts économiques.
Contrairement donc à une idée fort répandue en Occident, la femme musulmane n'a jamais eut comme unique rôle d'être « mère au foyer », car elle dispose en Islam comme l'homme de multiples droits qui bien qu'étant ignorés ou occultés ont toujours été inscrits dans la jurisprudence islamique, comme le droit au travail, à l'instruction et à la propriété. A titre d’illustration, le prophète Muhammad (PBSL), eut comme première épouse Khadidja, une riche commerçante, qui gérait à elle seule un nombre conséquent de caravanes commerçantes aux alentours de la Mecque.
Ainsi la descente du message coranique n'est nullement en contradiction avec les droits universels de la femme. Et il est inutile de chercher un verset du Coran ou un hadith allant à l'encontre du droit à la femme de travailler, car en réalité il n'en existe pas.
En revanche, il est important de distinguer le travail « facultatif » de celui que l’on pourrait qualifier de « vital ». Ainsi, si dans le passé nombreuses furent les femmes musulmanes qui ne travaillaient pas, c'est tout simplement parce que la nécessité ne s'y imposait nullement du fait même de l'organisation sociale et anthropologique de la société musulmane. (1)
A contrario, et en marge de ce que nous enseigne l'« histoire officielle », en Occident l'accession des femmes au monde du travail relève plus du domaine de l'intérêt économique, que celui du droit ou de la justice sociale. Pour donner un exemple parlant : à la fin de la seconde guerre mondiale, les gouvernements occidentaux, qui avaient été amenés à faire travailler les femmes dans les usines pour relever une industrie ravagée par la guerre, comprirent rapidement l’atout économique que représentait le maintien de la main d'œuvre féminine sur le marché du travail, et le rôle que les femmes peuvent jouer dans la nouvelle économie nationale en devenant un consommateur à part entière (imposable en plus à son tour au même titre que les hommes).
Ainsi, doucement mais surement et par une politique particulièrement habile, les élites politiques, les lobbys industriels et financiers ont amené progressivement les femmes par le biais de courant idéologique tel que le féminisme à se soumettre au "Marché" et à ses logiques libérales, moyennant un salaire qui leur donnerait aussi l'accès à la consommation. Le pari ingénieux du néolibéralisme fut donc de faire croire aux femmes que le travail constitue pour elles le seul moyen d’acquérir une liberté et une autonomie totale vis-à-vis de l’homme considéré historiquement par le féminisme comme un « rival de toujours » ou comme un « mal nécessaire » pour la femme (2). C'est ainsi entre autre que l'alliance du capitalisme libéral et de la bourgeoisie féministe a eut raison des femmes du peuple --qui pourtant furent bien nombreuses--, en les faisant passer de « l'option » de travailler à une « obligation » de travailler sans que cela puisse générer une quelconque résistance (3).
Par contre dans un système traditionnel en pleine possession de ses moyens (chose qui n'est plus le cas de nos jours, même dans les pays musulmans), la femme dispose d'une véritable marge de liberté, surtout sur le plan financier, car elle ne s’inscrit à aucun moment de sa vie dans l’obligation de travailler (le maternage, la gestion des affaires du foyer... sont en soit déjà un sorte de travail obligatoire qui nécessite un budget et normalement aussi une rémunération), mais peut librement décider si oui ou non elle décide de le faire ou de s’occuper de son foyer. C’est cette flexibilité qui revenait de droit aussi à la femme occidentale par le passé et qui est maintenant perdue à jamais. Cette dernière étant littéralement forcée à trouver un emploi avant même de se préoccuper d’autres sujets, car il en va de sa propre survie dans la société.
Indéniablement, la crise sociale et la misère spirituelle que traverse l'Occident depuis un bon moment maintenant sont à mettre en rapport avec la dégradation de la situation de la femme dans le monde moderne. Ce dernier est gouverné de nos jours par des élites néolibérales qui voient la femme comme un pur instrument marketing « poussant à la consommation », d'où l'assimilation systématique aujourd'hui de son corps et de son image à l'objet de vente dans tous les secteurs marchands. De là, à la féminisation de la plupart des métiers en relation avec le secteur tertiaire (Publicité, Communication, Marketing …), il n'y a qu'une étape, dont les professionnels de la vente ont bien saisi les contours et l'utilité. Ainsi, le même marché néolibéral pousse de nos jours subtilement les femmes à la consommation de masse en tirant profit du psychologisme féminin, naturellement enclin à la séduction et souvent orienté vers le désir d'acquérir et de conquérir.
(1) C'est dans ce sens que la tradition islamique distingue entre les droits incombant aux hommes de ceux qui concernent les femmes. Se référer à notre article sur « droits et devoirs de la femme musulmane ».
(2) Le concept de la rivalité historique entre l’homme et la femme ou celui de « lutte des sexes » est une pure invention de la société moderne. Ainsi la mise en confrontation permanente de l’homme et de la femme dans le féminisme allant même jusqu’à exagérer ou travestir certaines réalités historiques devrait en dire long sur les véritables intentions de ce mouvement.
(3) Et ne parlons même pas du travail « vulgaire » des femmes dans les usines ou dans d'autres secteurs non valorisants.
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